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Des nodules atypiques

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Orateurs :
Mme Justine DAVID
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Résumé

But

Les abcès sous-conjonctivaux représentent un diagnostic rare pouvant facilement être pris à tort pour une sclérite nodulaire et qu’il faut savoir évoquer devant un tableau de sclérite atypique.

Description de cas

Nous rapportons le cas d’un patient de 64 ans ayant présenté des abcès sous-conjonctivaux de l’œil droit.

Discussion

Les abcès sous-conjonctivaux représentent une entité rare dans la littérature.

L’équipe de Kai-Shiang Yang, et al rapportait en 2004 un cas d’abcès sous-conjonctival idiopathique initialement traité comme une épisclérite nodulaire et se majorant sous traitement anti-inflammatoire. Ils réalisaient donc un drainage chirurgical de la lésion permettant le diagnostic d’abcès sous conjonctival et son traitement. L’évolution était favorable sous antibiothérapie locale, sans séquelle ni récidive un an.

Cas clinique

Il s‘agissait d‘un patient sans antécédents consultant en urgence pour un œil droit rouge avec des douleurs se majorant lors de la mobilisation oculaire. L’interrogatoire retrouvait par ailleurs une notion de traumatisme mineur par une brindille.

L’examen ophtalmologique, montrait à droite une hyperhémie conjonctivale prédominant en inférieur avec un nodule conjonctival vers 6h ainsi qu’une inflammation de chambre antérieure avec un tyndall à 0.5+ et était normal au niveau de l’œil gauche.

Le diagnostic retenu initialement était une sclérite nodulaire de l’œil droit pour laquelle un bilan inflammatoire ainsi que des sérologies infectieuses ont été réalisé revenant normaux.

La prise en charge initiale reposait sur un traitement par AINS per os associé à des corticoïdes en collyre et par voie systémique. L’évolution sous traitement a été défavorable, marquée par la majoration du nodule sous-conjontival à 6h ainsi que l’apparition de deux autres nodules sous-conjonctivaux. 

L’hypothèse d’abcès sous-conjonctivaux a été retenue conduisant à réaliser une ponction de la lésion à 6h retrouvant à l’examen direct des bacilles gram négatif. Le traitement a donc été modifié avec instauration d’une antibiothérapie générale et locale permettant la régression complète des lésions.

La régression des abcès et de l’inflammation conjonctivo-sclérale a mis en évidence une évolution nécrotique responsable d’une scléromalacie séquellaire entrainant un astigmatisme cornéen majeur. 

Conclusion

Un abcès sous-conjonctival doit être évoqué en cas de tableau de sclérite nodulaire atypique n’évoluant pas favorablement sous traitement anti-inflammatoire. Un prélèvement de la lésion peut permettre d’identifier le pathogène responsable et d’orienter la thérapeutique.