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Déterminer les sources d’erreurs dans l’interprétation des Imageries par Résonance Magnétique cérébrales en neuro-ophtalmologie

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Orateurs :
Dr Alice THEURIAU
Auteurs :
Dr Alice THEURIAU
Nathalia Shor
Valérie Touitou 2
Tags :
Résumé

Introduction

Les pathologies neuro-ophtalmologiques sont rares dans les services d’ophtalmologie générale et de radiologie. L’interprétation des Imageries par Résonance Magnétique (IRM) cérébrales peut s’avérer difficile pour un médecin non entrainé. L’objectif de cette étude est de déterminer les sources d’erreurs dans l’interprétation des IRM cérébrales en neuro-ophtalmologie, au travers de 9 cas cliniques dont l’imagerie initiale était dite normale.  

Patients et Methodes

Nous rapportons le cas de 9 patients, ayant consulté au CHU La Pitié Salpêtrière, dans le service d’ophtalmologie entre octobre 2017 et octobre 2020, pour des symptômes neuro-ophtalmologiques et une imagerie cérébrale par IRM faite au préalable, interprétée comme normale, ou n’expliquant pas les symptômes. Les images ont été relues conjointement par un neuro-ophtalmologiste et un neuro-radiologue expérimentés. 

Résultats

Parmi les 9 patients, 2 (22%) étaient adressés pour œdème papillaire unilatéral, 1 (11%) pour œdème papillaire bilatéral, 1 (11%) pour œdème papillaire unilatéral et douleur à la mobilisation du globe, 2 (22%) pour céphalées, 1 (11%) pour baisse d’acuité visuelle inexpliquée, 1 (11%) pour diplopie et vertiges et 1 (11%) pour syndrome de Claude Bernard Horner. L’IRM initiale ne retrouvant pas de lésion expliquant les symptômes a été faite en milieu non spécialisé en ville pour 5 patients (55%) et en centre hospitalier pour 4 patients (44%). 5 patients (55%) ont nécessité un complément d’imagerie avec séquences adaptées et/ou injection de produit de contraste. Après relecture des images, les 9 diagnostics retenus sont : 5 méningiomes (55%); 1 HTIC secondaire à une maladie de Behçet; 1 myosite du droit supérieur entrainant un œdème papillaire; 1 infiltration de la graisse intra orbitaire expliquant un syndrome de CBH, et un accident vasculaire ischémique. 

Discussion

Grace à la relecture systématique des imageries cérébrales, nous pouvons tenter de déterminer les potentielles sources d’erreurs de diagnostic. En cas de suspicion de neuropathie optique compressive, l’injection de produit de contraste peut s’avérer essentielle pour la détection de petits méningiomes, souvent de même intensité que les tissus avoisinants.  Nous rapportons également le cas d’un méningiome de la gaine du nerf optique, découvert sur œdème papillaire unilatéral, pris initialement pour une névrite optique à l’IRM. Il est important de connaitre les différences de ces deux entités pour ne pas méconnaitre un diagnostic de tumeur cérébrale. En cas de suspicion d’HTIC devant un œdème papillaire bilatéral, les signes discrets tels que le rétrécissement du sinus veineux transverse, l’aplatissement du pôle postérieur des deux globes, la dilatation des gaines des nerfs optiques, une selle turcique vide, peuvent passer inaperçus lorsque l’on cherche à éliminer en premier lieu un syndrome de masse ou une thrombose veineuse profonde. Pourtant, les signes d’HTIC peuvent pousser à rechercher une cause secondaire d’HTIC et leur présence imposera la réalisation d’une ponction lombaire. Leur méconnaissance est donc une source d’erreur diagnostique et de prise en charge. Enfin, en cas de qualité d’image insuffisante, de séquences d’imagerie inadaptées, ou de suspicion d’AVC précoce, il conviendra de répéter l'IRM avec des séquences adaptées.

Conclusion

Nous avons mis en évidence des sources d’erreurs potentielles dans l’interprétation des IRM cérébrales en neuro-ophtalmologie. Celles-ci pourraient être évitées par des orientations cliniques précises et une relecture conjointe entre neuroradiologues et ophtalmologistes, préalablement sensibilisés aux images classiques retrouvées en neuro-ophtalmologie.