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Dystrophie des cônes avec réponses électrorétinographiques des bâtonnets super normales, caractéristiques cliniques et génétiques d’une cohorte française

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Orateurs :
Mme Rhyme TIMOUMI
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Résumé

Introduction

Rapporter les données cliniques et génétiques rétrospectives d’une série de patients atteints de dystrophie des cônes avec réponses électrorétinographiques (ERG) des bâtonnets super normales.

Matériels et Méthodes

Parmi une base de donnée issue d’une large cohorte de patients atteints de dystrophies rétiniennes d’origine génétique, les données phénotypiques de patients porteurs d’altérations électrorétinographiques typiques de dystrophie des cônes avec ERG des bâtonnets super normal ont été analysées. Ces données incluaient l’acuité visuelle, l’ERG plein champ réalisé selon les recommandations de l’ISCEV, l’imagerie rétinienne multimodale (rétinophotographie, imagerie en autofluorescence du fond d’œil au bleu (BAF) et en proche infrarouge (NIRAF), tomographie en cohérence optique spectral domain (SD-OCT))et quand disponible la vision des couleurs, la périmétrie statique et cinétique. Les régions codantes et flanquantes du gène KCNV2 (NM_133497.3) ont été analysées par séquençage Sanger.

Résultats

Neuf patients (6 femmes) d’âge moyen de 31.5 ans (19 -41) de 7 familles, ont été identifiés parmi une cohorte d’environ 6000 cas index (prévalence de 0.15 %). L’acuité visuelle moyenne était de 0.24 (médiane 0.16) (0.05-0.7). Tous présentaient un ERG caractéristique (altérations des réponses photopiques, réponses scotopiques hyper amples, retardées et marquées par un coude de l’onde a au DA 10.0 ERG). L’examen du fond d’œil était normal (2/9), montrait une atrophie maculaire (1/9) ou révélait, des anomalies de l’épithélium pigmentaire maculaire (6/9). Les clichés en autofluorescence montraient des anomalies prédominant en NIRAF avec une hyperautofluorescence maculaire (7/9), correspondant à la perte de l'hypo-autofluorescence fovéolaire et parafovéolaire habituelle en BAF. La SD-OCT révélait des anomalies limitées à la zone fovéolaire et périfovéolaire dans tous les cas, avec un aspect d’hyporéflectivité de la ligne ellipsoïde  sans diminution de l’épaisseur maculaire dans 6/9 cas et une atrophie fovéolaire dans 3 cas. La vision des couleurs (disponible 5/9 patients) montrait une protanopie (2/5), une dyschromatopsie sévère (2/5) ou une vision des couleurs subnormale (1/5). Le champ visuel cinétique (disponible 7 cas/9) montrait un scotome central relatif dans tous les cas s’étendant des 10 au 30° centraux. L’évolution de la fonction visuelle a été étudiée chez 3 patients respectivement à  3, 5 et 9 ans. Elle montrait une stabilité de l’acuité visuelle (2 patients suivis à 3 et 9 ans) et une perte de 0.055 points d’acuité visuelle pour un cas à 5 ans. L’imagerie multimodale était stable pour 2 cas (3 et 5 ans d’évolution) et montrait une extension de l’hyporéflectivité de l’ellipsoide rétrofovéolaire chez le patient revu à 9 ans. Des mutations bialléliques pathogènes ont été identifiées sur KCNV2 dans tous les cas, dont 10 jamais rapportés.

Discussion

Malgré l’hétérogénéité clinique et génétique, les dystrophies des cônes avec ERG des bâtonnets supernormal présentent des caractéristiques communes : symptômes débutant dans l’enfance, anomalies précoces limitées à la zone fovéolaire et périfovéolaire, un aspect ERG pathognomonique

Conclusion

La dystrophie des cônes avec ERG des bâtonnets super normal est une dystrophie rare avec une prévalence d’environ 0.15 % dont les altérations ERG caractéristiques doivent être reconnues pour guider l’analyse génétique à la recherche de mutation sur le gène KCNV2. Un suivi longitudinal et une expansion de la cohorte permettra de déterminer l’histoire naturelle de cette forme particulière de dystrophie des cônes qui semble peu progressive.