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Efficacité de la cautérisation thermique ou laser des méats lacrymaux pour le traitement des syndromes secs quantitatifs sévères

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Orateurs :
Dr Serge DOAN
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Résumé

Introduction

L’occlusion des méats lacrymaux par les bouchons méatiques est un traitement classique des syndromes secs quantitatifs sévères. Cependant, la perte des bouchons est très fréquente, survenant dans 30 à 50% des cas. Nous rapportons notre expérience de la cautérisation thermique ou laser des points lacrymaux en cas de perte récurrente des bouchons.

Matériels et Méthodes

Dans cette étude monocentrique rétrospective, nous avons inclus tous les patients ayant bénéficié d’une cautérisation des méats lacrymaux dans le cadre d’une sécheresse quantitative sévère. Tous avaient une kératoconjonctivite sèche sévère, et avaient été très soulagés par la pose de bouchons méatiques supérieur et inférieur. Suite à la perte itérative des bouchons, une cautérisation d’un des 2 méats inférieur ou supérieur a été réalisée en consultation, en utilisant un cautère à main ou le laser argon. Les paramètres étudiés étaient les symptômes (échelle visuelle analogique – EVA), le score de kératite (Oxford), la hauteur du lac lacrymal mesuré par le Lacrydiag®, et éventuellement le diamètre du méat lacrymal.

Résultats

Nous avons revu les dossiers de 13 patients consécutifs : 3 hommes et 10 femmes, d’âge médian 54 ans (de 28 à 74 ans), souffrant d’un syndrome de Gougerot dans 8 cas et d’une réaction du greffon contre l’hôte (GVH) dans 5 cas.  Le nombre médian de bouchons perdus était de 3. Un seul œil a été inclus, sur lequel persistait encore un bouchon méatique, la cautérisation étant réalisée sur le méat libre.Dix minutes après la cautérisation, la rivière lacrymale mesurée par méniscométrie lac lacrymal a augmenté d’au moins 30% chez tous les patients sauf 2 patients, qui n’ont pas eu de bénéfice immédiat. Au contrôle à 1 mois, le méat était obturé dans 9 cas sur 13, avec un lac lacrymal qui était augmenté, des symptômes améliorés et une kératite diminuée dans 7 des 9 cas. Au cours du suivi médian de 6 mois, une réouverture secondaire a été observée dans 4 des 9 cas, dans un délai de 3 à 7 mois. De 1 à 4 retraitements ont été réalisés dans 5 cas. Dans la majorité des cas de réouverture, le diamètre méatique était plus petit qu’initialement, la taille diminuant avec chaque retraitement. Les symptômes restaient ainsi améliorés malgré la réouverture méatique.

Discussion

La littérature sur le sujet est très pauvre, et la cautérisation méatique semble aujourd’hui très peu utilisée. Pourtant, cette méthode est très simple, efficace, et réprésente une alternative à la chirurgie.

Conclusion

La cautérisation méatique par cautère ou laser est une technique simple et intéressante en cas de perte récurrente des bouchons lacrymaux. Une réouverture spontanée est fréquente, mais la sténose cicatricielle permet un meilleur contrôle des symptômes. Une étude de suivi à long terme est nécessaire.