Le pegcetacoplan, qui cible la protéine C3 et la C3b dans la cascade du complément, a été étudié sur une large population atteinte d'atrophie géographique (AG) lors de deux essais de phase 3 pendant 24 mois.
Name
Efficacité et sécurité du pegcetacoplan par voie intravitréenne dans l'atrophie géographique: résultats à 24 mois des essais de phase 3 OAKS et DERBY
Introduction
Matériels et Méthodes
OAKS (N=637) et DERBY (N=621) permettaient le recrutement de patients âgés de ≥60 ans, avec une acuité visuelle corrigée ≥24 lettres, une taille des lésions d’AG de 2,5-17,5 mm2, et une lésion focale ≥1,25 mm2 si AG multifocale à l’inclusion. Les patients ont été randomisés (2:2:1:1) pour recevoir soit du pegcetacoplan par voie intravitréenne tous les mois (PM) ou tous les deux mois (PEOM), soit une injection simulée tous les mois ou tous les deux mois. Le critère d'évaluation principal était la modification de la taille des lésions de l'AG par l'imagerie en autofluorescence du fond de l'œil entre le début de l'étude et le 12ème mois. Les critères d'évaluation secondaires comprenaient la modification de la taille des lésions de l'AG du début de l'étude au 24ème mois, et des résultats fonctionnels.
Résultats
Le pegcetacoplan a été associé à une réduction cliniquement significative de la croissance des lésions d'AG par rapport aux injections simulées à 24 mois (OAKS: 22% PM, p<0,0001, 18% PEOM, p=0,0002; DERBY: 19% PM, p=0,0004, 16% PEOM, p=0,0030). Aucune différence significative n'a été observée entre les groupes de traitement, concernant les critères d'évaluation de la fonction visuelle prédéfinies à 24 mois. Des analyses post-hoc, de micropérimétrie dans la zone jonctionnelle de l'atrophie ont montré une réduction de la perte de sensibilité rétinienne, et moins de points scotomateux avec le pegcetacoplan par rapport aux injections simulées. La plupart des effets indésirables oculaires de l'étude ont été considérés comme légers à modérés. Le taux d'inflammation intraoculaire et d'endophtalmie infectieuse par injection était de 0,20 % (à l'exclusion de quatre événements en 2018 attribués à une impureté du médicament) et de 0,034 %, respectivement. Les taux de dégénérescence maculaire liée à l'âge exsudative (DMLA exsudative) nouvellement apparue étaient plus élevés avec le pegcetacoplan PM (12,2%) et PEOM (6,7%) comparé au sham (3,1%) sur 24 mois.
Discussion
Le pegcetacoplan (PM et PEOM) ralentit la croissance des lésions d’AG, avec une augmentation des effets dans le temps. Le pegcetacoplan a été bien toléré jusqu'au 24ème mois, avec un profil de sécurité global généralement conforme aux essais de produits thérapeutiques intravitréens. Les taux de DMLA exsudative étaient plus élevés avec le traitement pegcetacoplan qu'avec les injections simulées.
Conclusion
Les données à 24 mois des études OAKS et DERBY confirment l'efficacité et la sécurité du pegcetacoplan chez les patients atteints d'AG.