Il est aujourd’hui admis que le succès de l’implantation multifocale est conditionnée par l’obtention de l’emmétropie, rendant précieux la mise à disposition d’une version torique pour tous ces implants. Cette étude consiste à comparer les performances visuelles de 2 implants trifocaux toriques, notamment en vision intermédiaire, après réalisation d’une chirurgie de la cataracte chez des patients présentant un astigmatisme.
Name
Etude comparative de 2 implants multifocaux toriques
Introduction
Patients et Methodes
Il s’agit d’une étude de supériorité prospective, contrôlée, multicentrique, randomisée et doublement masquée concernant 2 implants multifocaux toriques au dessin différent (Pan Optix®, ALCON et Fine Vision Pod F®, PHYSIOL). Chaque groupe inclut 15 patients implantés bilatéralement dans un but réfractif et porteur d’une amétropie sphérocylindrique avec un astigmatisme supérieur ou égal à 0.75 D, Le calcul s’est basé sur la formule de Barrett sur IOLMaster 700® et l’implant a été positionné à l’aide d’une plateforme automatisée de repérage de l’axe peropératoire (Calisto®). Les données sont collectées à 6 +/-2 semaines de l’opération, rapportent les acuités visuelles à différentes distances en mono et binoculaire, l’astigmatisme résiduel (par analyse vectorielle) et la stabilité rotationnelle (sur photographie). La qualité de vie subjective et la satisfaction des patients sont approchés par le questionnaire NEI-RQL 42
Résultats
Le niveau de prédictibilité en terme de correction réfractive est en faveur du PanOptix toric® pour la vision de loin. Les acuités visuelles de loin et de près n’ont pas montré de différence significative, alors que la vision intermédiaire est meilleure à 60 cm avec le Panoptix toric® et aux alentours de 70 cm pour le Fine Vision toric®. L’astigmatisme résiduel moyen est comparable pour les 2 groupes et est inférieur à 0.5 D dans 48% des cas. La rotation moyenne est de 4.8° avec le Panoptix® et 5.6 avec le PodF® ; à noter qu’un patient a du subir un repositionnement à J5 dans ce groupe. L’indépendance lunettes est obtenue respectivement dans 96 et 94% des cas, alors que tous les patients se déclarent satisfaits et recommanderaient la chirurgie.
Discussion
L’arrivée des implants trifocaux toriques vise à atteindre l’emmétropie chez les patients porteurs d’un astigmatisme cornéen régulier dès le seuil de 0.75 D. Les résultats cliniques sont excellents pour les deux types de lentilles trifocales comparés, qui donnent lieu à une courbe de défocus en dôme et induisent des halos dans environ 40% des cas, mais non invalidants. Les différences en terme de vision optimale entre 60 et 80 cm est en accord avec le concept optique théorique de ces deux implants.
Conclusion
Les modèles ici évalués combinent l’intérêt de la trifocalité, optimisant les 3 distances principales de vision, à celle d’un dessin torique stable et efficace. Les deux lentilles trifocales fournissent une excellente vision. La discrète différence entre les deux modèles en distance intermédiaire inviterait à considérer la distance préférée des patients, voire la mesure de la longueur des bras. La qualité de la vision est apparue, quant à elle, similaire entre les deux modèles de lentilles et très correctement préservée.