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Évaluation à long terme de l'éfficacité de la toxine botulique dans l'ésotropie précoce

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Orateurs :
Dr Sarah KOUDSIE
Auteurs :
Dr Sarah KOUDSIE
Dr Valentine COSTE
Dr Helene CHAN
clement paya 1
Clémence Andrebe
Jacmine Pechmeja
Dr Jean Francois KOROBELNIK
Tags :
Résumé

Introduction

Évaluer l'éfficacité à long terme de la toxine botulique dans le traitement de l'ésotropie précoce grâce au pourcentage de microtropie à 24 mois post injection. L'objectif secondaire était de rechercher les facteurs prédictifs à l'obtention de cette microtropie.

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective, monocentrique au CHU de Bordeaux entre 2001 et 2017 en incluant tous les patients ayant une esotropie précoce. Ces patients ont reçu une injection bilatérale de 5 ou 7,5 unités de toxine botulique à une ou 

deux reprises en fonction de l’angle après la première injection et port de la correction optique totale. L’ensemble des caractéristiques sociodémographiques et ophtalmologiques ont été recueillis en pré opératoire.

Nous avons noté l’angle à 1,6,12 et 24 mois ; l’apparition de complications ainsi que la nécessité d’une chirurgie de strabisme à distance. Le critère de jugement principal était l’obtention d’une microtropie inférieure à 8 dioptries (DP) à 24 mois post injection. Nous avons évalué les facteurs prédictifs de la microtropie par un test de Fischer.

Résultats

Nous avons inclus 30 patients ayant une ésotropie supérieure à 20 DP. L’âge moyen était de 16,24 mois (7-29 mois) avec une prédominance féminine dans la population (SR=0,43). L’angle moyen pré-injection était de 41,25 ±12,17 DP. Il y avait une majorité d’hypermétropes légers (40%) et modérés (40%). À 24 mois on obtenait 46,7% de microtropies (IC 95% : 28,9 % - 64,5%). L’évolution de l’angle moyen à 1,6,12 et 24 mois post injection était respectivement de -8,57 ±25,21 DP ; 14,48±13,40 DP ; 18,38±12,07 DP et 21,23±14,97 DP. Aucun facteur n’était prédictif de l’obtention d’une microtropie. Parmi les 30 enfants, 3 ont eu des ptôsis transitoires nécessitant la pose de strips. Toutes les complications étaient spontanément résolutives et sans conséquences. 3 enfants ont eu une seconde injection de toxine botulique permettant dans 2/3 des cas l’obtention d’une microtropie durable. 30% (n=9) des enfants ont été opérés secondairement ; l’obtention d’une microtropie à 24 mois diminuait de façon statistiquement significative les chirurgies secondaires du strabisme : 92,9% p = 0,0169 (IC 95% = 0,016-0,08178).

Discussion

La prise en charge de l'ésotropie précoce est encore très discutée. Certains auteurs sont partisans d'une prise en charge chirurgicale précoce, en revanche selon l'étude européenne ELISS la chirurgie est controversée et 20% des ésotropies passent en microtropie vers l'âge de 4 ans. Il parait donc difficile de prévoir une chirurgie du strabisme car son évolutivité est imprevisible. Notre étude montre que la toxine botulique permet l'obtention d'une microtropie dans 46,7 % des cas. Les forces de notre étude sont le suivi tardif qui permet de détecter des récidives précoces et de permettre des reinjections. Les limites de notre étude sont essentiellement représentées par le faible effectif limitant la puissance statistique.

Conclusion

La toxine botulique semble être une alternative moins invasive et plus conservatrice que la chirurgie chez les enfants présentant une ésotropie précoce. Elle permet l’obtention d’une microtropie dans 46,7% des cas et une diminution de 49% de l’angle moyen à 24 mois. Lorsqu’elle est efficace elle réduit significativement les chirurgies secondaires.