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Formation chirurgicale en ophtalmologie en Île-de-France : résultats d’une enquête sur 89 internes

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Orateurs :
Dr Gilles MARTIN
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Résumé

Introduction

Les objectifs de formation du Diplôme d’Études Spécialisées (DES) pour les internes d’ophtalmologie français ont été mis à jour en 2017 par le Collège des Ophtalmologistes Universitaires de France (COUF). Il apparaît nécessaire d’évaluer si la formation chirurgicale actuellement dispensée au cours de l’internat répond aux objectifs définis par le COUF, et si ces objectifs sont en accord avec les besoins de formation des internes. Les objectifs de cette étude sont d’établir un état des lieux de la formation chirurgicale des futurs ophtalmologistes, en analysant le retour d’expérience des internes sur leurs compétences chirurgicales, la pertinence de leur formation, l’intérêt des simulateurs et leurs propositions d’amélioration.

Matériels et Méthodes

Un questionnaire en ligne anonyme a été créé, comportant 20 questions évaluant l’âge, le sexe, l’ancienneté, l’autoévaluation des compétences -personnelles et en comparaison par rapport aux pairs- pour 29 gestes techniques, le nombre de gestes effectués au cours des 6 derniers mois, le nombre de sessions de simulation au cours du cursus, une notation globale de la formation chirurgicale et des suggestions d’amélioration.

Résultats

Entre le 23 octobre et le 7 novembre 2021, 137 internes ont &eacute;t&eacute; sollicit&eacute;s, et 89 ont donn&eacute; une r&eacute;ponse exploitable (65% de r&eacute;ponses). La premi&egrave;re chirurgie en tant qu&rsquo;observateur ou aide avait eu lieu au cours de la phase socle pour 98,9% des r&eacute;pondants, et 69,7% ont d&eacute;clar&eacute; avoir particip&eacute; &agrave; une premi&egrave;re chirurgie en tant qu&rsquo;op&eacute;rateur au cours de cette premi&egrave;re ann&eacute;e. Quatre-vingt-dix pour cent des internes ont b&eacute;n&eacute;fici&eacute; d&rsquo;enseignement sur simulateur, avec un nombre de sessions plus important dans les g&eacute;n&eacute;rations les moins avanc&eacute;es dans le cursus (5,3 sessions en 2e, 3e et 4e semestre, versus 2,8 en 7e, 8e et 9e semestre, p<0,001). Plus de 90% des r&eacute;pondants ont d&eacute;clar&eacute; avoir r&eacute;alis&eacute; les gestes techniques de la cataracte &laquo; standard &raquo; au moins une fois au cours des 6 derniers mois, et 60% &agrave; raison de 10 fois ou plus. Les gestes techniques les moins pratiqu&eacute;s au cours du semestre &eacute;taient &eacute;galement ceux pour lesquels &eacute;taient rapport&eacute;e une plus faible auto-&eacute;valuation des comp&eacute;tences : gestion d&rsquo;une h&eacute;morragie expulsive, suture d&rsquo;une plaie de globe, d&rsquo;une plaie de voie lacrymale, injection d&rsquo;un anneau de tension capsulaire, explantation. Les internes interrog&eacute;s ont donn&eacute; une note moyenne de 6,6/10 &agrave; leur formation chirurgicale, et souhaitaient voir se d&eacute;velopper des sessions d&rsquo;analyse comment&eacute;e par un s&eacute;nior de vid&eacute;os des chirurgies r&eacute;alis&eacute;es par l&rsquo;interne (67,4%) ou de vid&eacute;os de d&eacute;monstration (51,7%), et des cours th&eacute;oriques de techniques chirurgicales (60,7%).

Discussion

Cette &eacute;tude est la premi&egrave;re en France s&rsquo;int&eacute;ressant au ressenti des internes d&rsquo;ophtalmologie sur leurs comp&eacute;tences et leur formation chirurgicale. Le d&eacute;ploiement des simulateurs a permis une augmentation significative du nombre d&rsquo;entra&icirc;nements pour les plus jeunes et devrait favoriser une mise en situation plus ais&eacute;e en stage. Cependant, les internes expriment des besoins de formations th&eacute;oriques et pratiques sur les complications perop&eacute;ratoires et la gestion des urgences chirurgicales, ainsi qu&rsquo;un perfectionnement de leurs gestes par un meilleur retour d&rsquo;exp&eacute;rience.

Conclusion

L&rsquo;enseignement chirurgical actuel r&eacute;pond aux objectifs d&rsquo;acquisition des actes les plus fr&eacute;quents comme la chirurgie de la cataracte non compliqu&eacute;e, mais semble moins performant pour la gestion des urgences et des complications perop&eacute;ratoires.