Name
Greffes de Membranes Amniotiques : quelles utilisations en 2019 ?

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Dr Maxime KERN
Auteurs :
Dr Maxime KERN
Dr Romain MOUCHEL
Mauricio Pinto
Marie Regnier
Dr Carole BURILLON
Tags :
Résumé

Introduction

La greffe de membrane amniotique (GMA) est pratiquée depuis 20 ans en France. Actuellement les membranes amniotiques sont conservées sur de la nitrocellulose dans des banques de cornée à -80°C. Elles sont décongelées 30 minutes avant leur utilisation au bloc opératoire.

Les GMA ont une place importante dans l’arsenal thérapeutique du traitement des inflammations cornéennes chroniques. À travers ce travail nous avons voulu évaluer leurs indications, leurs résultats fonctionnels et objectifs, ainsi que leurs limites.

Patients et Methodes

Notre avons mené une étude monocentrique, rétrospective, au sein de notre centre hospitalo-universitaire français, de Novembre 2018 à Novembre 2019. Tous les patients opéré d’une GMA, quelle qu’en soit l’indication, ont été inclus.

Le critère de jugement principal était de quantifier le gain d’acuité visuelle à 1 et 3 mois après une GMA. Les critères de jugement secondaires tentaient d’expliquer les facteurs de réussite de ces greffes : cicatrisation cornéenne (mesurée par un test à la fluorescéine), inflammation oculaire (quantifiée par un examen au biomicroscope), pachymétrie cornéenne (mesurée par un topographe Pentacam), présence de pathologies oculaires associées, technique chirurgicale de GMA utilisée (Inlay / Overlay / Multicouche).

Résultats

Nous avons inclus 61 yeux de 56 patients. L’âge moyen des patients à l’inclusion était de 66,3 ans, le sexe ratio de 1. 

Les indications principales de GMA étaient les suivantes : ulcère trophique de petite taille (inférieur à 2 mm), ulcère trophique de grande taille (supérieur à 2 mm), ulcère chronique après brûlure, dystrophie endothéliale douloureuse.

Le gain moyen d’AV à 1 mois s’élevait à 1,0 ligne. A 3 mois il était en moyenne de 1,8 lignes d’AV. On observait de meilleurs résultats à 1 mois et à 3 mois pour les patients qui présentaient un ulcère initial de petite taille, peu profond, un œil peu inflammatoire en pré opératoire, et une absence d’insuffisance limbique associée.

Discussion

Les indications de la GMA depuis 20 ans se sont largement élargies, notamment du fait de leur sécurité et leur innocuité. Néanmoins il existe peu d’études sur le sujet, et nous sommes les premiers à utiliser comme critère de jugement principal l’acuité visuelle et non la cicatrisation cornéenne.

Les GMA combinent plusieurs avantages et offrent une variété d’utilisation appréciable dans les centres de chirurgie cornéenne : effet matriciel pour combler un ulcère, rôle trophique pour stimuler la croissance de l’épithélium cornéen, effet antiinflammatoire et antiangiogénique grâce à différentes cytokines, effet antiinfectieux.

Conclusion

La GMA est aujourd’hui devenue une technique fiable, reproductible, et facilement accessible. Elle est utilisée dans diverses pathologies de la surface oculaire. Elle ne peut cependant pas remplacer la greffe de cellules souches cornéennes en cas d’insuffisance limbique majeure associée.

L’arrivée récente sur le marché de tissus lyophilisés issus de membrane amniotique devrait augmenter leur utilisation à l’avenir, notamment dans les centres situés à distance d’une banque de cornée.