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Imagerie multimodale de l’hémangiome choroïdien circonscrit : Apport de l’imagerie grand champ et de l’holographie laser doppler

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Orateurs :
Dr Manon ORTOLI
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Résumé

Introduction

L’hémangiome choroïdien circonscrit (HCC) est une lésion vasculaire bénigne de la choroïde dont le diagnostic repose sur l’examen clinique et sur l’imagerie multimodale incluant l’angiographie au vert d’indocyanine (ICG) qui classiquement montre un aspect d’hypofluorescence tardive appelé « wash-out ». L’objectif de notre étude était d’approfondir l’analyse de l’imagerie multimodale de l'HCC à travers : l’étude de clichés d’angiographie ICG grand champ permettant notamment l’analyse du reste du réseau vasculaire choroïdien et son rapport avec l’hémangiome et l’analyse de l’imagerie multimodale classique (angiographies, OCT et OCT-A) en l’associant à l’analyse en holographie laser doppler afin de re-interroger la vascularisation et la physiopathologie de cette tumeur.

Matériels et Méthodes

Cette étude monocentrique et observationnelle a inclus 17 patients suivis au centre de cancérologie du CHNO des 15-20. Le diagnostic d’HCC reposait sur un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques comprenant systématiquement : un fond d'oeil dilaté, une échographie mode B, une tomographie par cohérence optique en domaine spectral (OCT), une imagerie en autofluorescence, une angiographie à la fluorescéine et au vert d'indocyanine. Ces angiographies ont été réalisées, en fonction des patients, soit à l’aide d’une caméra Spectralis HRA soit avec une caméra grand champ Optos. Lorsque cela était possible, les patients ont également bénéficié d’une holographie laser doppler.

Résultats

En ICG grand-champ, la lésion se remplissait systématiquement plus lentement que la choroïde adjacente avec un remplissage veineux complet de la choroïde avant que la lésion ne soit elle même hyperfluorescente. Dans tous les cas, cette hyperfluorescence de la lésion était prolongée au temps veineux avec une hyperfluorescence importante des veines de drainage. On retrouvait également quasi systématiquement aux temps tardifs (> 30 minutes) une hypofluorescence, souvent corrélée aux anomalies de l’épithélium pigmentaire (EP) en OCT et en autofluorescence, et une hypofluorescence des veines choroïdiennes de drainage. L’holographie permettait dans tous les cas de mettre en évidence les vaisseaux choroïdiens et notamment les vaisseaux intrinsèques de l’HCC sans injection de produit de contraste ni diffusion. La densité vasculaire en holographie était cependant toujours plus faible que dans la choroïde adjacente même en basse fréquence.

Discussion

L’angiographie ICG grand-champ présente un intérêt dans l’analyse de la lésion en donnant de nouvelles informations : la lésion était systématiquement remplie après le reste des vaisseaux choroïdiens ce qui laisse supposer un remplissage lent et progressif. Puis la lésion et ses veines de drainages, restaient hyperfluorescentes jusqu’à 15 minutes après l’injection, attestant d’un vidage lent et progressif. Ultimement, la lésion apparaissait hypofluorescente au temps tardif, tout comme les zones d’altération de l’EP. L’holographie laser doppler a également montré son intérêt dans l’analyse de l’HCC en permettant de visualiser les vaisseaux intrinsèques tumoraux et de distinguer les artères et les veines. La faible densité vasculaire visible en LDH laissait également supposer d’un flux très lent au sein de la lésion, corroborant les données observées en angiographie.

Conclusion

Ce travail est la première étude, à notre connaissance, à décrire l’aspect de l’hémangiome choroïdien circonscrit en angiographie ICG grand-champ et en holographie laser doppler. Ces données permettent ainsi une nouvelle interprétation de la physiopathologie de l’HCC et d’autres études sont nécessaires pour confirmer ces hypothèses.