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Impact de la pandémie de COVID 19 sur la rétinopathie diabétique : une étude rétrospective de la cohorte Rétinodiab

La rétinopathie diabétique est une complication micro-vasculaire fréquente et initialement silencieuse nécessitant un dépistage ophtalmologique régulier. Afin de limiter la pandémie de COVID-19, 3 épisodes de confinement ont eu lieu en France de mars 2020 à mai 2021, limitant le recours aux soins, dont le dépistage de la rétinopathie diabétique. Nous avons étudié l’impact des périodes de confinement sur l’évolution de la rétinopathie diabétique.

Depuis 2004 un dépistage itinérant de la rétinopathie diabétique a été réalisé en Bourgogne comprenant une anamnèse et une rétinophotographie. Les variables collectées étaient : la nature du diabète, sa durée d’évolution, la nature du traitement antidiabétique, l’hémoglobine glyquée, la pression intraoculaire et artérielle ainsi que certains diagnostiques associés. Nous avons défini 4 périodes d’étude : 1-Septembre 2018 à Juin 2019, 2-09/19 à 02/20, 3-09/20 à 06/21, 4-09/21 à 06/22. La période 1 était une période « naïve » de la pandémie, la 2 étant avant le premier confinement strict et la période 3 et 4 après. 

De 2018 à 2022 nous avons étudié 5335 rétinophotographies. 89,08% des yeux inclus n’avaient pas de rétinopathie diabétique, 7,23% un stade minime, 2,56% un stade modéré, 0,99% un stade sévère et 0,15% un stade proliférant. Il n’existait pas de de différence des stades de rétinopathies diabétiques entre la période 2 et les périodes 3 et 4. Cependant les stades de rétinopathie étaient plus évolués pour les périodes 3 et 4 post confinement que la période 1 (p=0,002). Cette différence n’était pas retrouvée chez les patients ayant bénéficié de plusieurs dépistages au cours du recueil (p=0,27). Les variables associées en analyse univariée avec un risque de rétinopathie diabétique plus avancé étaient l’âge supérieur à 65 ans, le traitement par insuline, la durée d’évolution du diabète, et l’HbA1c. Les variables traitement par insuline, l’HbA1c plus élevée, et la durée d’évolution plus importante restaient associées en analyse multivariée à un stade de rétinopathie diabétique plus élevé.

Nous avons pu observer une prévalence plus importante des stades avancés de rétinopathie diabétique après les périodes de restriction d’accès au soin et au dépistage par les ophtalmologistes ou le Rétinodiab. Cela est probablement le témoin d’une part, d’un moins bon contrôle du diabète, également en lien avec des difficultés d’accès aux médecins, et d’autre part d’une évolution non prise en charge de la rétinopathie diabétique. 

Le maintien du dépistage en situation de pandémie paraît donc dans le futur, indispensable.