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Impact des plasmalogènes sur la communication inter-cellules gliales dans la rétine

Les plasmalogènes sont des glycérophospholipides membranaires particuliers contenant une liaison vinyl ether en position sn-1 du glycérol et un acide gras polyinsaturé en position sn-2. Nous avons démontré que les plasmalogènes étaient impliqués dans la régulation du développement vasculaire rétinien périnatal à travers la formation du réseau astrocytaire. Puisque les cellules rétiniennes de Müller et les astrocytes peuvent communiquer par le biais de vagues calciques grâce à la connexine 43 des jonctions GAP, l’objectif de cette étude a été de déterminer si une diminution des teneurs cellulaires en plasmalogènes a un impact sur la communication entre les cellules gliales rétiniennes.

Des cellules de Müller et des astrocytes provenant respectivement de rétines et de cortex cérébraux de rats Wistar âgés de 9 et 21 jours ont été mis en cultures primaires. Un SiARN ciblant la dihydroxyacétone phosphate acyltransferase qui est l’enzyme clef de la biosynthèse des plasmalogènes, a été utilisé afin de diminuer le contenu cellulaire en plasmalogènes sur les cellules de Müller, ceci avant de les mettre en co-culture avec des astrocytes naïfs. La cinétique d’initiation et la vélocité des vagues calciques initiées dans les cellules de Müller après application d’ATP ont été évaluées grâce à l’usage de la sonde calcique Fura-2. Le niveau d’expression des protéines cellulaires impliquées dans le métabolisme du calcium comme la connexine 43 a été par protéomique et par Western Blotting.

Le traitement des cellules de Müller avec des SiARN dirigés contre la dihydroxyacétone phosphate acyltransferase a été associé à une réduction des teneurs cellulaires en plasmalogènes d’environ 60%. L’expression de la connexine 43 a été réduite de plus de 50% dans les cellules de Müller traitées par le SiARN. Cette diminution a été associée à une altération des vagues calciques émises par les cellules de Müller ainsi qu’à leur propagation vers les astrocytes avoisinants.

Ces données suggèrent que les plasmalogènes membranaires influencent la communication intercellulaire calcique entre les cellules de Müller et les astrocytes de la rétine. L’altération de cette voie de communication pourrait être un facteur influençant le développement vasculaire périnatal.

La diminution des teneurs en plasmalogènes dans les cellules de Müller entrainerait donc une modification de la communication entre les cellules de Müller et les astrocytes, sans doute à travers l’altération des jonctions GAP riches en connexine 43.