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Impact sur les patients suivis pour prise d’antipaludéens de synthèse suite au changement de protocole

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Orateurs :
Dr Ophélie BOUDOUX
Auteurs :
Dr Ophélie BOUDOUX
Dr Mouhamadou TOURE
Bertille Laurent
Jean-Claude Quintyn
Tags :
Résumé

Introduction

La toxicité rétinienne des antipaludéens de synthèse justifie la nécessité d’un suivi rigoureux des patients au long cours. De nouvelles recommandations ont été émises par l’American Academy of Ophtalmology en 2016. Le protocole actuel préconise la réalisation d’un champ visuel 10.2 et des coupes maculaires en Optical Cohérence Tomography (OCT) de haute définition.

L'objectif de notre étude était d'analyse en pratique clinique l'impact de ces nouvellesrecommandations sur le ressenti des patients, avec l’abandon de la réalisation de l’électrorétinogramme (ERG).

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude prospective monocentrique réalisée dans le service d’ophtalmologie au CHU de Caen entre le 1er octobre 2018 et le 31 décembre 2018. Ont été inclus les patients traités par antipaludéens de synthèse venus à cette période dans le cadre de leur suivi, ayant répondu au questionnaire et réalisé l'ensemble des examens suivants : ERG multifocal, champ visuel 10.2,  rétinophotographie, OCT maculaire, clichés en autofluorescence. Ont été exclus les patients n'ayant pas pu réaliser tous ces examens ou dont les résultats étaient ininterprétables ou ceux n'ayant pas pu répondre au questionnaire. Le questionnaire portait sur la prise de conscience du patient vis à vis des risques liés aux antipaludéens de synthèse, son ressenti lié à la surveillance régulière, sa compréhension des examens réalisés et enfin sa préférence entre l'OCT et l’ERG.

Résultats

L’étude a porté sur 58 patients d’un âge moyen de 56,4 ans (29-84) dont 76% étaient des femmes.Tous les patients étaient traités par hydroxychloroquine sauf un (seul) par chloroquine. Les pathologies traitées étaient : lupus 64%, polyarthrite rhumatoide 21%, Gougerot Sjogren 9% , Sclérodermie 5%, sarcoïdose 3%, moins de 5% des patients pour maladie de Lyme, syndrome rhumatismal non étiqueté. La dose journalière moyenne était de 4,9mg/kg/jour, pour une durée moyenne du traitement de 10,6 ans. Plus de 75% des patients prenaient des antipaludéens de synthèse depuis plus de 5 ans. Deux tiers (des patients) étaient conscients des risques de la toxicité ophtalmologique des antipaludéens de synthèse dont près de la moitié s’en inquiétait. La majorité des patients (97%) trouvaient le protocole de suivi rassurant, mais plus d’un tiers (38%) le trouvait contraignant. Huit patients sur 10 (81%) se disaient être gênés par l’ERG seulement, versus aucun par l’OCT.

Discussion

Devant le nombre important et en augmentation des patients sous antipaludéens de synthèse au long cours et en raison de leur toxicité potentielle, il nous a semblé important d’évaluer le ressenti des patients quant à leurs conditions de suivi thérapeutique. La préférence significative des patients vis à vis du nouveau protocole et donc de l’OCT plutôt que l’ERG s’explique par l’absence de dilatation préalable et une acquisition plus rapide. De plus, l’OCT est une machine plus disponible et répandue au sein des cabinets de ville permettant un suivi thérapeutique à proximité du lieu de domicile des patients.

Conclusion

Notre étude montre que les patients adhèrent au changement de protocole émis par l’AAO. Cet élément est important car l’efficacité d’un dépistage réside dans sa simplicité, sa reproductibilité, son accessibilité et l’adhésion du patient. Nous avons mis aussi en évidence que seuls deux tiers de nos patients ont conscience des risques ophtalmologiques des APS.