Après éviscération, la restauration du volume orbitaire peut être délicate même avec un implant sous-ténonien de grand diamètre, c’est pourquoi la prévalence du syndrome de l’énucléé (PESS) reste élevée. Plusieurs techniques chirurgicales invasives existent pour restaurer du volume mais elles sont parfois refusées par certains patients ne souhaitant pas subir une nouvelle intervention. Des techniques de suppléance moins invasives sont donc apparues, telles que les injections d’acide hyaluronique (AH).
Name
Injection d'acide hyaluronique chez des patients atteints d'un syndrome de l'énucléé
Introduction
Matériels et Méthodes
Nous avons inclus 4 patients éviscérés, présentant un PESS (énophtalmie, bascule postérieure de la prothèse, approfondissement du creux sus palpébral etc.) et refusant une nouvelle chirurgie. Nous avons réalisé chez chaque patient une injection intra-orbitaire de 2mL d’AH. Nous avons réalisé des photos standardisées pré et post injection à intervalles réguliers (face, ¾, profil, contre plongée), un scanner orbitaire avec mesure des indices oculo-orbitaires avant et un mois après injection. Le critère de jugement principal était l‘évaluation subjective par le patient et le chirurgien de l’aspect esthétique de l’orbite avec la prothèse en place, ainsi que la différence de volume orbitaire pré et post injection par mesure scannographique des indices oculo-orbitaires.
Résultats
Nous avons revus les patients à J7, M1, M3, M6. Aucun effet indésirable majeur n’a été relevé pendant le suivi. Parmi les 4 patients, 3 ont présenté une nette amélioration du ressenti esthétique. Le 4ème présentait un œdème malaire modéré par diffusion d’AH, partiellement amélioré après massages. L’indice oculo-orbitaire était significativement majoré du côté injecté chez nos 4 patients.
Discussion
L’injection intra-orbitaire d’AH dans un PESS est une alternative à la chirurgie dont les avantages sont sa simplicité de réalisation et l’absence de deuxième temps opératoire. Elle est réalisable prothèse en place, ajustable et corrigeable en cas d’excès (hyaluronidase). L’AH a l’inconvénient d’être résorbable nécessitant des injections répétées dans le temps.
Conclusion
L’injection intra-orbitaire d’AH est une solution peu invasive, efficace et bien tolérée pour corriger un PESS.