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Intérêt de la biométrie et de la mesure de la position du cristallin par tomographie en cohérence optique swept-source dans l’estimation de la position des implants intraoculaires après chirurgie de la cataracte

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Orateurs :
Dr Rabia BENTATA
Auteurs :
Dr Rabia BENTATA
Cédric Schweitzer
Valentine Saunier
Thibaut Gaboriau
Dr Thomas CORNUT
Philippe Sourdille
Dr David TOUBOUL
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Résumé

Introduction

L’objectif de l’étude est de développer et d’évaluer la précision d’une nouvelle formule intégrant l’anatomie et la position du cristallin mesurées par tomographie en cohérence optique (OCT) swept-source pour prédire la position finale de l’implant après chirurgie de la cataracte en la comparant à 2 formules couramment utilisées (SRK/T et Haigis).

Patients et Methodes

Les paramètres biométriques cristalliniens ont été recueillis in vivo grâce à un OCT swept-source de segment antérieur (CASIA2, Tomey, Japon) après dilatation pupillaire lors d’une étude prospective monocentrique au CHU de Bordeaux de Mai à Novembre 2018. La longueur axiale et le blanc-à-blanc ont été mesurés en biométrie optique (IOLMaster 500). La position finale de l’implant a été mesurée en OCT à 1 mois post-opératoire. Les données on été divisées en 2 groupes de façon aléatoire. Le 1er groupe (N = 31 yeux) a permis de créer une nouvelle formule intégrant la profondeur de chambre antérieure, l’épaisseur du cristallin et la position équatoriale du cristallin grâce à une analyse de régression linéaire multiple. Cette formule a ensuite été testée sur le 2e groupe (N = 30 yeux). Le coefficient de détermination de la position finale de l’implant R2 de la nouvelle formule a été comparé aux formules SRK/T et Haigis.

Résultats

Soixante-et-un yeux de 41 patients ont été inclus. L’âge moyen était de 71,9 +/- 7,4 (51-89 ans). Les valeurs moyennes de longueur axiale, profondeur de chambre antérieure, kératométrie et d’épaisseur cristallinienne étaient respectivement de : 23,8 +/- 1,2 mm, 2,60 +/- 0,38 mm, 43,9 +/- 1,6  D et 4,59 +/- 0,43 mm. La distance au plan équatorial cristallinien était plus corrélée à l’ELP que la profondeur de chambre antérieure : (R=0,79; R=0,63; p<0,001). Le R2 de la position finale de l’implant estimée par la nouvelle formule était significativement supérieur aux 2 autres formules : R2 = 0,70 contre R2 = 0,11 (SRK/T), R2 = 0,17 (Haigis).  La position finale de l’implant estimée par la nouvelle formule (4,96 +/- 0,21) n’était pas statistiquement différent de l’ELP mesurée en OCT (5,06 +/- 0,32) alors que l’ELP prédite par les 2 autres formules était significativement supérieure à l’ELP mesurée (SRK/T 5,92 +/- 0,45; Haigis : 5,37 +/- 0,34). La moyenne de l’erreur prédite absolue de l’ELP était significativement inférieure pour la nouvelle formule par rapport aux 2 autres formules.

Discussion

les formules de calcul de puissance d’implant estiment la position finale de l’implant sans intégrer les données de l’anatomie du cristallin sauf son épaisseur. Si les résultats réfractifs sont satisfaisants en cas de biométrie oculaire standard, les surprises réfractives sont plus fréquentes en cas d’anatomie extrême à cause d’une erreur de prédiction de l’ELP. L’intérêt porté au cristallin dans le domaine du calcul des implants est croissant dans la littérature mais l’acquisition des données du cristallin in vivo était jusqu’alors un véritable challenge. La mesure de la position du cristallin défini à partir de son diamètre équatorial, extrapolé à partir de la confluence de ses rayons de courbure antérieur et postérieur est maintenant facilement réalisable grâce au CASIA2.

Conclusion

La nouvelle formule intégrant l’anatomie et la position du cristallin mesurées en OCT swept-source prédit plus précisément la position finale de l’implant que 2 formules utilisées couramment.