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Intérêt de la tomographie en cohérence optique du segment antérieur dans la prise en charge des kératites infectieuses

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Orateurs :
Dr Soulaymane RACHDA
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Résumé

Introduction

Les kératites infectieuses constituent un ensemble de pathologies potentiellement graves et cécitantes de la surface oculaire. Elles sont dues à des infections bactériennes, fongiques, amibiennes et virales.

En pratique clinique, le diagnostic et le suivi des ulcères infectieux se basent sur l’examen biomicroscopique. Notre étude vise à démontrer l’intérêt de la tomographie en cohérence optique du segment antérieur dans ces pathologies.

Matériels et Méthodes

Il s’agit d’une étude prospective portant sur 50 patients, diagnostiqués de kératite infectieuse, menée au sein de notre service d’ophtalmologie, sur une période de 1 an de Juin 2021 à Juin 2022. L’imagerie par tomographie en cohérence optique du segment antérieur, en plus de l’examen clinique à la lampe à fente, ont été réalisés à l’admission J1 et puis au 2ème, 7ème, 14ème et 21ème jour du traitement.

Nous avons mesuré l’épaisseur de l’infiltrat ainsi que celle de la cornée œdématiée, nous avons recherché la présence d’éléments orientant vers une étiologie puis nous les avons comparé avec les résultats des examens microbiologiques.

Résultats

Dès l’admission, grâce à la tomographie en cohérence optique du segment antérieur, nous avons pu nous orienter vers une cause bactérienne chez 17 patients (34%), une cause fongique chez 2 patients (4%), une étiologie amibienne chez 1 patient (2%), 2 patients présentaient des signes de co-infections (4%). La mesure de l’épaisseur de l’infiltrat a été possible chez 24 patients (48%) : à J1 sa valeur moyenne était de 352±103µm puis on notait une diminution significative lors du suivi chez tous les patients, elle est passée de 280±86µm à J3 pour arriver à 102±85µm à J21. La mesure de l’épaisseur cornéenne œdématiée était maximale à J1 avec une épaisseur à 951±150µm, cette épaisseur a diminué progressivement de 849±150µm à J3, 643±139µm à J7, 540µm à J21.

Discussion

En pratique quotidienne, l’orientation étiologique et le suivi des kératites infectieuses se fait essentiellement par l’examen à la lampe à fente. Mais, l’examen biomicroscopique a ses limites : ne permet pas de voir certains signes d’orientation présents à la tomographie en cohérence optique du segment antérieur comme la présence de matériel accolé à l’endothélium cornéen, des signes de co-infections, et ne peut ni mesurer ni l’épaisseur exacte de l’œdème ou de l’amincissement cornéens ni celle de l’infiltration inflammatoire.

Conclusion

Cette étude nous montre l’aide que la tomographie en cohérence optique du segment antérieur pourrait apporter dans la prise en charge des ulcères cornéens infectieux.