Devant un foyer choriorétinien typique de toxoplasmose la clinique seule suffit à affirmer le diagnostic, et l'évolution est souvent favorable.
Cependant le taux de récidive est fort, et une grande diversité de manifestations oculaires sont possibles dont certaines mettent en jeu le pronostic visuel.
Nous rapportons ici le cas d’une patiente de 26 ans atteinte de vascularite occlusive unilatérale secondaire à une récidive de choriorétinite toxoplasmosique.
Le motif de consultation initial fut celui d’un œil droit rouge et douloureux. L’examen retrouve alors un foyer de choriorétinite toxoplasmique périphérique, d’évolution favorable sous traitement anti-parasitaire.
La patiente reconsulte 2 ans plus tard pour baisse d'acuité visuelle en rapport avec une hyalite isolée, sans nouveau foyer chorio-rétinien, qui récidive à 6 semaines de la fin du traitement anti-parasitaire.
Une semaine plus tard le vitré lavé laisse entrevoir une importante vascularite occlusive équatoriale nasale supérieure, compliquée de néovaisseaux pré-rétiniens.
L’angiographie met en évidence des zones ischémiques, ainsi que des vaisseaux déshabités. La sémiologie angiographique est proche de celle rencontrée dans la rétinopathie drépanocytaire proliférante (« seefan vessels »).
Les zones ischémiques seront alors photocoagulées, et un traitement préventif au long cours par cotrimoxazole introduit.
Les récidives sont fréquentes (de l’ordre de 50% à 3 ans) et passent souvent inaperçues. Les complications graves ne sont cependant pas rares.
Des vascularites de contiguïté (souvent des périphlébites) sont la règle en présence de vaisseaux adjacents au foyer. Les vascularites à distance du foyer sont bien plus rares, et sont associées à une importante réaction vitréenne.
La complication vasculaire la plus mystérieuse et la moins rencontrée reste la péri-artérite segmentaire et focale de Kyriélis, pouvant entrainer une nécrose ischémique d’aval.
D’autres complications potentiellement cécitantes peuvent survenir. Celles-ci incluent le classique foyer maculaire tout comme le décollement de rétine ou les membranes épirétiniennes.
Il n’existe pas à l’heure actuelle de consensus concernant la place de la prophylaxie dans la prévention de ces récidives, et ce malgré leurs potentielles gravités.
Un traitement préventif doit cependant être discuté au cas par cas.
Cette histoire clinique met l’accent sur la nécessité de mener une étude évaluant cette balance bénéfice / risque.