La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique chronique pouvant affecter tous les nerfs de l’organisme y compris le nerf optique. Cependant pas toute neuropathie optique inflammatoire (NOI) a une traduction clinique, au contraire dans la SEP il existe plusieurs NOI infracliniques. Jusqu’à présent seul le potentiel évoqué visuel (PEV) est réalisé à la recherche d’un antécédent de NOI. L’objectif de notre travail est d’étudier l’apport de l’OCT dans la découverte des NOI infracliniques en analysant la forme et la topographie de l’épaisseur de la couche des cellules ganglionnaires- plexiforme interne (GCIPL).
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L’analyse OCT de la couche cellules ganglionnaires-plexiforme interne pourrait-elle révéler un antécédant de neuropathie optique inflammatoire chez les patients atteint de sclérose en plaque ? : à propos de 29 cas
Introduction
Patients et Methodes
IL s’agit d’une étude rétrospective, effectuée en collaboration avec le service de neurologie, portant sur 29 patients atteints de SEP rémittente confirmée selon les critères de MacDonald. Tous nos patients ont bénéficié d’un examen neurologique et ophtalmologique ainsi qu’un examen SD-OCT de la couche des cellules ganglionnaires avec un signal minimal de 6/10. Deux groupes ont été étudiés : le 1er groupe avec antécédents de NOI (25 yeux), le 2ème groupe sans antécédents de NOI (33 yeux).
Résultats
Dans le 1er groupe on a noté une atrophie intéressent les 4 quadrants sans topographie ni forme particulière dans 22 yeux. L’atrophie en forme de fer à cheval était présente dans uniquement 3 yeux. Dans le 2ème groupe l’atrophie des cellules ganglionnaires était moins importante, prédominant dans les quadrants nasals et/ou inféro-nasal dans 9 yeux alors que dans 24 yeux elle était non systématisée et sans forme particulière. L’aspect de l’atrophie en fer à cheval n’a été retrouvé dans aucun œil.
Discussion
A notre connaissance les études réalisées dans ce sens sont rares. En effet seulement 2 études ont été retrouvées (publiées en 2019). Shi et al ont noté que chez les patients atteints de SEP et sans antécédents de NOI, GCIPL était plus fine dans le quadrant inféro-nasal “Zone M”[1]. Hu et al ont trouvé que chez les patients atteints de SEP avec antécédents de NOI l’amincissement de GCIPL avait une forme en fer à cheval “zone U “ [2]. Dans notre étude la zone U n’était présente que dans 13% dans le 1er groupe et la zone M a été retrouvé dans 37% des yeux du 2ème groupe.
Conclusion
Notre étude retrouve une faible sensibilité de l’OCT dans la possibilité d’éliminer ou de retenir un antécédent de NOI chez les patients suivis pour SEP. Cependant des études supplémentaires à larges effectifs s’avèrent nécessaires pour confirmer nos résultats.