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Le devenir des plaies de cornée : à propos de 697 cas

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Orateurs :
Dr Chaimae TALBI
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Résumé

Introduction

Les plaies oculaires constituent une urgence ophtalmologique grave. Elles représentent une cause importante de morbidité, et d’invalidité notamment chez le sujet jeune. Une bonne connaissance des aspects épidémiologiques de ces accidents permet d’établir des mesures préventives qui, seules, permettront une diminution de leur prévalence. À travers notre travail, nous décrivons les différents aspects épidémiologiques et cliniques, les approches thérapeutiques et le pronostic des plaies de cornée.  

Matériels et Méthodes

Etude rétrospective et prospective portant sur les patients présentant une plaie de cornée, menée au sein de notre service, sur une période de 4 ans (Janvier 2018 - Janvier 2022). Les paramètres étudiés: l’acuité visuelle, l’âge, le sexe, la latéralité, l’agent causal, l’aspect clinique, les lésions associées, les complications, les approches thérapeutiques et les résultats fonctionnels et organiques. Tous nos patients ont bénéficier d’une radio standard de l’orbite, complétée par une TDM en cas de suspicion de corps étranger intraoculaire.  

Résultats

Six cent quatre-vingt-dix-sept cas de plaies de cornée ont été recensés. L’âge moyen était de 25,7 ans (avec des extrêmes allant de 6 mois à 86 ans) avec prédominance masculine (74,4%). Les accidents domestiques (couteau, ciseaux…) ont constitué la cause la plus fréquente suivis des accidents de travail ou de bricolage. L’acuité visuelle initiale non corrigée était inférieure à 1/10 chez la plupart de nos patients, tandis que 60% avaient une acuité visuelle corrigée supérieure à 5/10 en post opératoire. La plaie a intéressé la zone I (limitée à la cornée, limbe cornéo-scléral inclus) dans 68,7%, la zone II (allant jusqu’à 5 mm du limbe en sclère antérieure) dans 22,4%, et zone III (étendue au-delà d’un point situé à 5 mm du limbe dans la sclère) dans 8,9 %. Les lésions oculaires associées les plus fréquentes ont été l’hyphéma (36,6%), suivie de la cataracte traumatique (31 %). Un corps étranger intraoculaire a été présent dans 14.9 % des cas (82% dans de segment postérieur). La prise en charge chirurgicale (suture de la plaie) a été effectué en urgence dans un délai qui varie entre 24H et 48H dans 53% des cas, la moitié de nos patients ont bénéficier d’une seconde chirurgie (chirurgie de cataracte, ablation de corps étrangers, chirurgie de décollement de rétine, greffe de cornée…). La complication la plus fréquente a été l’opacité de cornée, l’endophtalmie a été noté chez 7,6% de nos patients. L’ablation des fils a été démarrée après 3 mois et a permis une dégression des valeurs moyennes de l’astigmatisme chez tous nos patients. Concernant la correction optique 523 patients ont été corrigés par lunettes, 55 par lentille rigide, 12 par lentille sclérale, et 24 n’ont pas nécessité de correction. Dans notre série 83 patients avaient présenté initialement un éclatement avec perte anatomique et fonctionnelle du globe. 

Discussion

La cornée constitue le siège le plus fréquent des traumatismes perforants du globe oculaire. Malgré les progrès de prévention et de traitement, et une prise en charge rapide et adéquate, les plaies de cornée restent responsables de la perte fonctionnelle, et parfois anatomique de nombreux globes oculaires, et touchent préférentiellement les sujets jeunes. Le pronostic dépend de plusieurs facteurs dont essentiellement les caractères de la plaie, et la présence de lésions associées.  

Conclusion

Les plaies oculaires représentent un véritable problème de santé publique vu leurs répercussions à la fois, psychologiques, fonctionnelles et socio-économiques fâcheuses. Le meilleur traitement reste préventif, impliquant une bonne sensibilisation.