Name
Lentilles mini-sclérales et pathologies sévères de la surface oculaire : comment contourner les principales difficultés ?

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Eric Saloux
Auteurs :
Eric Saloux
Antoine Rousseau 1
Dr Anne-Laurence BEST
Dr Jeremie BENICHOU
Dr Mohamed MGARRECH 1
Dr Laura EID
Dr Emmanuel BARREAU
marc labetoulle 1
Tags :
Résumé

Introduction

Les lentilles sclérales apportent souvent une solution satisfaisante à l’inconfort généré par les pathologies de la surface oculaire, mais leur adaptation et leur manipulation ne sont pas toujours aisée, ce qui constitue un frein à leur utilisation. Le but de notre étude rétrospective était de décrire les causes de difficultés majeures d’adaptation en lentilles mini-sclérales dans le traitement des pathologies sévères de la surface oculaire et d’analyser les diverses solutions possibles pour contourner ces difficultés.

Patients et Methodes

Etude rétrospective des dossiers de patients atteints de formes sévères de pathologies de la surface oculaire et adaptés en lentilles mini-sclérales. Tous les patients ont subi un examen oculaire : interrogatoire, évaluation du score d’OSDI (Ocular Surface Disease Index) et de l’acuité visuelle, analyse de l’état de la lentille, des signes objectifs d'altération de la surface oculaire (mesure des ulcères cornéens le cas échéant, échelles d'hyperhémie conjonctivale de Mac Monnies, score d’Oxford et OSS –Ocular Staining Score–)

Résultats

30 yeux de 20 patients (13 femmes, 7 hommes), âgés de 58,7± 20,21 ans ont été inclus, tous avaient suivi une tentative d'adaptation de lentilles min-sclérales en raison d’une pathologie sévère de la surface oculaire réfractaire à un traitement conventionnel. Le délai moyen d’arrêt de port de la lentille était de 15,3±14,8 jours après le début de l’adaptation présumée finale. Les causes des difficultés d’adaptation étaient : i) difficultés de manipulation (11 yeux soit 36,6%, dont 7 yeux pour impotence fonctionnelle des membres supérieurs, 2 pour blépharospasme, 1 pour blépharophimosis, et 1 œil pour vision très basse empêchant l’observation de la lentille avant la pose) ; ii) vision floue par dépôts fréquents sur la lentille (15 yeux, 50 %) ; iii) vision floue par astigmatisme interne résiduel (1 œil, 3,3%) ; et iv) vision floue par œdème cornéen (1 œil, 3,3%). Les mesures prises pour contourner ces difficultés ont été : i) apprentissage de la manipulation à une tierce personne (11 yeux, 36,6%), ii) renforcement des règles d’entretien des lentilles (10 yeux, 30 %) ; iii) traitement de surface de la lentille (5 yeux 16,6%) ; iv) changement du matériau de la lentille (1 œil 3,3%) ; v) changement de la géométrie de la lentille dans 2 yeux (6,6%).Ces mesures ont permis d’obtenir une tolérance de la lentille mini-sclérale dans 27 yeux (90%) une reprise du port quotidien sur un suivi moyen de 12,7±5 mois (extrêmes 7,7-17,6). Nous avons noté la persistance de dépôts fréquents sur la lentille dans 2 yeux (6,6%) et une conjonctivite gigantopapillaire dans un 1 œil, (3,3%). Les scores d'Oxford, OSS et de Mac Monnies étaient significativement améliorés en fin de suivi (3,8 vs 1;8,9vs 2,5; 3,1 vs 1,03, respectivement, p<0,01). L’OSDI était significativement amélioré (réduction du score de 57,8 à 17,5, p<0,01).

Discussion

Les difficultés de manipulations et les complications des lentilles mini-sclérales peuvent entrainer un arrêt prématuré de leur utilisation. Cette étude rétrospective suggère que des modifications simples mais adaptées à chaque situation permettent très souvent de trouver une solution pérenne pour les patients.

Conclusion

Les lentilles mini-sclérales sont un moyen efficace de prise en charge des complications des pathologies sévères de la surface oculaire, mais la mise en œuvre du port quotidien peut être compliquée. Une modification de la lentille et/ou des règles de manipulation, au cas par cas, permet dans un grand nombre de cas de trouver une solution durable ou le patient, même dans ces situations de pathologies très avancées de la surface oculaire.