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Les dacryocystites chroniques chez l'adulte: aspect épidémiologique,clinique et thérapeutique

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Orateurs :
Dr Badr JATIK
Auteurs :
Dr Badr JATIK
Dr Mohamed EL BELHADJI
Dr Abdelhamid KHACHANE
Meryem Essakhi
adil mchachi
L Benhmidoune
Abderrahim A.chakib
rayad rachid
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Résumé

Introduction

La dacryocystite chronique (DC) est une inflammation chronique du sac lacrymal, liée à une sténose plus ou moins complète du canal lacrymonasal, cette sténose peut être congénitale ou acquise (qui peut être à son tour idiopathique ou secondaire).

Patients et Methodes

C'est une étude rétrospective portant sur tous les cas de dacryocystite chroniquehospitalisés dans notre service sur une période de 5 ans (Juin 2014 - Mai 2019), en excluant les dacryocystites aigues et les dossiers médicaux incomplets.

Résultats

Durant la période d’étude, nous avons colligé 642 cas de dacryocystite chronique. La moyenne d’âge des patients étaient de 48,6 ans avec une prédominance féminine (69%). Le larmoiement chronique était le principal motif de consultation (100% des cas),suivi par la tuméfaction de l’angle interne.Le côté gauche était légèrement plus touché avec 343 cas (53,43%) ; la bilatéralité a été constatée seulement chez 6 patients. L’examen clinique a montré une imperméabilité des voies lacrymales chez tous les patients avec un contact osseux négatif chez 334 cas (52%) et un reflux purulent à la pression du sac lacrymal chez 167 cas (26%). L’étiologie la plus fréquente était la sténose idiopathique non spécifique du canal lacrymonasal chez 93,9% des patients. La dacryocystorhinostomie(DCRS) par voie externe avec intubation bicanaliculonasale est la méthode de référence dans notre service (réalisée chez 636 patients soit 99%):avec un taux de réussite de 93,3%.Les complications rapportées étaient 15 cas d’hémorragie peropératoire, 14 cas de déchirure du sac lacrymal, 9 patients ont présenté une hémorragie dans les 24 heures après le geste chirurgical, La cellulite en post opératoire chez 7 patients et l’extériorisation de la sonde bicaliculonasale chez 8 patients.Les causes d’échec de la DCRS étaient les synéchies entre la stomie osseuse et la cloison nasale ou le cornet moyen chez 15 cas ,la fibrose de l'orifice d’ostéotomie chez  10 cas ,une ostéotomie de siège et/ou de taille non adapté chez  8 cas et 6 cas d'échec de cause indéterminée.

Discussion

Le dacryocystite chronique est l’apanage des sujets de la sixième et de la septième décennie dans les pays développés, alors qu’elle atteint des sujets de 10 à 20 ans de moins dans les pays en voie de développement. Sa prédominance est féminine. Le délai de consultation reste très long.L’imagerie actuelle repose sur le dacryoscanner qui a prouvé sa supériorité vis- à-vis de la dacryocystographie classique.La survenue d’une dacryocystite est liée le plus souvent à une obstruction idiopathique des voies lacrymales. C’est une inflammation qui correspond en réalité à un cercle vicieux, où la muqueuse malade lutte insuffisamment contre l’infection soit d’origine microbiologique,mécanique ou immunologique;les autres étiologies restent rares et sont dominées par l’origine traumatique.Le taux de succès dépassant les 80% dans plusieurs études,DCRS par voie externe reste le gold standard pour le traitement chirurgical des sténoses des voies lacrymales soit en première intention soit pour la reprise en cas d’échec d’une DCRS initiale. Les causes d’échec retrouvées dans lalittérature sont la survenue d’une synéchie entre la stomie osseuse et la cloison nasale ou cornet moyen et la fibrose de l’orifice de l’ostéotomie ou une ostéotomie mal faite.

Conclusion

La dacryocystite chronique est une pathologie bégnine le plus souvent mais gênante et nécessite une prise en charge correcte avec une recherche étiologique dès la suspicion clinique alors que le traitement reste chirurgical basé sur une dacryocystorhinostomie par voie externe qui a largement prouvé son efficacité jusqu’à nos jours.