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Les kératites fongiques : aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques (à propos de 28 cas)

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Orateurs :
Dr Youness HIDAN
Auteurs :
Dr Youness HIDAN
Fatimazahra Elouali
Dr Hamza JAMALEDDINE
adil mchachi
rayad rachid
L Benhmidoune
Dr Mohamed EL BELHADJI
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Résumé

Introduction

Les  kératites mycosiques (Ou kératomycoses) représentent une cause rare d’infection cornéenne mais potentiellement grave. Leur incidence est en  augmentation en rapport avec l’usage intensif des corticoïdes, des immunosuppresseurs et des lentilles de contact.

Le but de notre étude est  de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des kératomycoses à travers l’expérience de notre service.

Patients et Methodes

Nous rapportons une étude rétrospective, descriptive, type revue systématique de cas,  portant sur 28 patients hospitalisés dans notre centre, entre Janvier 2016 et  novembre 2019. Tous les patients ont bénéficié d’un prélèvement cornéen avec preuve microbiologique de l’infection fongique.

Résultats

La moyenne d’âge de nos patients était de 54,78  ans ± 19,67 (extrêmes 24 et 79ans) avec une légère prédominance masculine (sex ratio H/F  de1,44 ).       Le délai moyen de consultation était de 4,67 jours± 2,82. Une automédication par des corticoïdes locaux était retrouvée chez 27,5% des patients. Le délai moyen entre l’hospitalisation et le début du traitement antifongique était de 5,89 jours ± 4,19.     Les  facteurs de risque retrouvés étaient : traumatisme cornéen végétal  (42,8%),  port de lentille de contact (14,2%), traumatisme tellurique (10,7%),  diabète  (10,7%), antécédents d’abcès de cornée sur kératite herpétique (7,1%) et sans facteur de risque retrouvé  (14,2%). L’acuité visuelle initiale était inferieure à 1/10 dans tous les cas. Les signes d’inflammations non spécifiques (Hyperhémie conjonctivale, cercle périkératique) étaient retrouvés dans tous les cas (100%),  hypopion  (53,5%), desmetocele (42,8%°) et fonte stromale  (21,4%). Les complications retrouvées étaient : perforation cornéenne  (14, 3%),  endophtalmie  (10,7%),  sclérite (7,4%) et  fonte purulente du globe d (10,7%). L’étude microbiologique a permis d’identifier le Fusarium  dans  57,1%, le Scedosporium dans 21,4%  et  le Candida Albicans  dans 21,4%. Tous les patients ont bénéficié initialement d’un traitement antibiotique par des collyres fortifiés de vancomycine et de ceftazidime, puis d’un traitement antifongique en fonction du germe isolé. Parmi les patients,  67,8% ont été mis sous  collyres fortifiés  de voriconazole seule, l’association Amphotericine B + Voriconazole (10,7%),  l’association Amphoterine B + Fluconazole (10,7%)  et fluconazole seule (10,7%).  L’évolution était favorable dans 42,8% avec amélioration de l’état local et/ou de l’acuité visuelle  et défavorable dans 57,2%, avec recours  à  une éviscération dans  27, 5%

Discussion

Selon la littérature, les kératomycoses à champignon filamenteux surviennent fréquemment après un traumatisme cornéen végétal (ou tellurique) concernant une cornée saine. Les Candida et autres levures sont des champignons opportunistes qui infectent les surfaces oculaires déjà compromises. Les corticoïdes et autres agents immunosuppresseurs facilitent le développement des infections mycotiques. pathogène

Conclusion

Le retard diagnostique des keratomycoses dans notre contexte et l’emploi d’une corticothérapie préalable intempestive sont fort préjudiciables au pronostic fonctionnel final. Le diagnostic de kératite fongique doit être évoqué devant tout abcès d’évolution trainante chez des patients présentant certains facteurs de risque.