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Les neuropathies optiques aigues de l'enfant: étude clinique, paraclinique et thérapeutique

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Orateurs :
Dr Jihane HAKAM
Auteurs :
Dr Jihane HAKAM
Dr Sarah BELGHMAIDI
Dr Zineb DARFAOUI
ibtissam hajji
A Moutaouakil
Tags :
Résumé

Introduction

La neuropathie optique aiguë (NOA) de l’enfant est peu fréquente. Elle peut être isolée ou être un mode d’entrée dans une pathologie inflammatoire démyélinisante chronique. Ses étiologies sont diverses.

Le but de notre travail est de décrire les aspects épidémiologiques cliniques et paracliniques des NOA de l’enfant ainsi que de mettre l’accent sur l’intérêt de l’IRM encéphalique dans le diagnostic étiologique des NOA.

Patients et Methodes

Nous avons mené une étude rétrospective descriptive incluant 30 enfants âgés de moins de 16 ans diagnostiqués pour NOA sur une période de 2 ans entre janvier 2016 et janvier 2018 hospitalisés au service d’ophtalmologie du CHU Mohamed VI de Marrakech. 

Résultats

Nous avons inclus 30 enfants dont 18 filles et 12 garçons. L’âge moyen lors de l’épisode de NO était de 10,6 ans avec des extrêmes allant de 7ans à 16ans. La NOA était unilatérale dans 60% des cas (18 enfants) et bilatéral dans le reste. 4 enfants ont présenté une récidive et 1 enfant a présenté un 3ème épisode de NOA. Les principaux symptômes décrits étaient une BAV chez tous nos patients, douleur oculaire dans 46% des cas (14/30) et une diplopie chez 6 enfants. L’examen ophtalmologique a noté une AV inférieure à 1/10, l’examen du segment antérieur était sans particularités, par contre le fond d’œil a montré un œdème papillaire dans tous les cas. Tous nos patients ont bénéficié d’un scanner cérébral qui s’est révélé normal et 22 enfants ont pu bénéficier d’une IRM encéphalique avec coupes sur le NO. 1 enfant a eu un complément par IRM médullaire. Il y avait des anomalies de signal à l’étage sus et sous tentoriel chez 12 enfants, des anomalies de signal du nerf optique chez 5 enfants, des anomalies de signal au niveau de la MO chez 1 enfants et l’IRM était revenue normale dans 4 cas. Les potentiels évoqués visuels ont pu être réalisés chez 22 enfants et se sont révélés anormaux chez 10 enfants. Un complément par champ visuel a été pratiqué chez 12 enfants et s’est révélé altéré dans 8 cas. Tous nos patients ont bénéficié d’examens sanguins comportant des sérologies et un bilan immunitaire en fonction de l’étiologie suspectée. 18 enfants ont eu recours à une ponction lombaire avec étude du LCS qui s’est révélée stérile. Il existait une méningite lymphocytaire chez 1 enfant. L’éléctrophorèse des protéines dans le LCS a pu montrer des bandes oligoclonales dans 2 cas. En rassemblant les différents arguments clinico-biologiques, les étiologies retrouvées étaient divisées comme suit : 18 cas de NO idiopathique, HTIC bénigne dans 5 cas, 2 cas de SEP, 1 cas de NO infectieuse (Lyme), 1 cas de neuromyélite de Devic et 1 cas de NO héréditaire de Leber.

Discussion

La NOA de l’enfant demeure une pathologie peu fréquente et dont les étiologies sont multiples dominées par les atteintes infectieuses et non infectieuses idiopathiques. Il ne faut non plus méconnaître les atteintes démyélinisantes qui peuvent engager le pronostic neurovisuel. Plusieurs arguments clinico-biologiques et radiologiques doivent être réunis avant de conclure à un diagnostic précis. L’IRM encéphalique et orbitaire joue un rôle pion dans l’orientation étiologique. La prise en charge est essentiellement étiologique et doit être intégrée dans le cadre d’une collaboration multidisciplinaire entre pédiatres, neurologues, radiologues et ophtalmologistes.

Conclusion

Actuellement il n’existe pas de consensus établi dans le bilan initial d’une NOA de l’enfant d’où l’intérêt d’établir une base de donnée plus élargie et d’y inclure tous les patients afin de sortir avec une prise en charge codifiée.