Parmi les affections du segment postérieur de l’œil, la choroïdite multifocale ; celle-ci est définie comme étant une affection d’étiologie inconnue pouvant s’associer à des maladies systémiques. En effet, de nombreux auteurs ont discuté l’hypothèse d’une origine infectieuse à l’origine des processus inflammatoires engendrant des occlusions de la choriocapillaire ce qui explique la réalisation d’un bilan exhaustif en particulier infectieux avant d’instaurer un traitement corticoïde par voie générale.
Dans notre présent travail, nous avons réalisé une injection suprachoroidienne de triamcinolone pour traiter une choroïdite multifocale idiopathique.
But du travail : Evaluer l’effet de la triamcinolone administrée dans l’espace supra choroïdien sur les phénomènes inflammatoires du segment postérieur ainsi que la récupération visuelle.
Il s’agit d’un patient de 19 ans sans antécédent pathologique notable qui s’est présenté aux urgences pour une baisse brutale de l’acuité visuelle de son œil droit. A l’examen clinique l’acuité visuelle était à compte les doigts à 30 cm, le segment antérieur était sans particularité et au fond d’œil nous avons retrouvé des lésions multiples du pôle postérieur de couleur jaunâtre de distribution irrégulière atteignant la région maculaire. L’examen de l’œil controlatéral retrouve une acuité visuelle à 7/10 avec au fond d’œil le même aspect des lésions jaunâtres disposées aléatoirement au pôle postérieur mais sans menace maculaire.
Le bilan étiologique réalisé à la recherche d’une étiologie infectieuse s’est révélé négatif justifiant un traitement anti-inflammatoire. Nous avons décidé d’injecter le Triamcinolone par voie supra choroïdienne au niveau de l’œil droit. L’injection a été réalisée à l’aiguille fine 30G à 5mm du limbe à une dose de 0.2mg. L’évolution a été marquée par une amélioration de l’acuité visuelle qui est passée à 4/10 le lendemain de l’injection et à 8/10 un mois plus tard avec régression des lésions au fond d’œil.
La pathologie rétinienne inflammatoire est très fréquente toutefois sa prise en charge reste difficile en raison des barrières oculaires pas très perméables à certains médicaments qui n’atteignent pas leur concentration efficace en intraoculaire c’est pourquoi les injections intra vitréennes et la pose des implants à libération prolongée dans le vitré sont des techniques qui ont vu le jour pour pallier à ces problèmes mais ne sont pas dépourvues de complications telles l’endophtalmie et l’hypertonie oculaire secondaire aux corticoïdes. Ainsi l’administration des médicaments dans l’espace suprachoroidien représente une alternative avantageuse aux traitements des affections du segment postérieur de l’œil permettant une meilleure biodisponibilité du médicament à des doses plus faibles et avec moins d’effets secondaires.
L’injection suprachoroidienne de la Triamcinolone constitue une alternative aux injections intra vitréennes permettant une nouvelle approche thérapeutique de la choroïdite multifocale mais aussi des uvéites postérieures d’origine inflammatoire avec des effets secondaires moindres.
