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Mutation CBL chez des patients atteints de pseudo-uvéites rapportées à une rétinopathie pigmentaire

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Orateurs :
Marie-Adélaïde Ferchaud
Auteurs :
Marie-Adélaïde Ferchaud
Miguel Hié
Caroline Besnard
Fleur Cohen-Aubart
Bahram Bodaghi
Dr Christine FARDEAU
Tags :
Résumé

Objectif

Les rétinopathies pigmentaires sont un groupe d’affections dégénératives héréditaires caractérisée par l’atteinte des cellules photorécéptrices de la rétine. Leur hétérogénéité clinique peut retarder le diagnostic. Nous décrivons les cas de quatre patients, atteints de dystrophie rétinienne à présentation atypique, chez lesquels une mutation commune du gène CBL a été mise en évidence.

Description de cas

Quatre jeunes patients, aux antécédents médicaux complexes, ont été pris en charge avec le diagnostic initial d’uvéite bilatérale chronique. Au cours de leur évaluation des thérapeutiques immuno-suppressives, le diagnostic de dystrophie rétinienne a été étayé par les examens complémentaires et l’évolution clinique. Un séquençage exomique complet a été réalisé chez ces quatre cas, révélant l’existence d’une mutation commune, présente sur le gène CBL.

Observation

Le phénotype oculaire associé à cette mutation est ici décrit précisément, avec les aspects cliniques, rétinographies, auto-fluorescence du fond d’oeil, OCT (tomographie en cohérence optique) de la macula et de la tête du nerf optique, campimétries, angiographie rétinienne en fluorescéine et en infracyanine, électrophysiologie rétinienne, ainsi que l’évolution au long cours.

Discussion

Les rétinopathies pigmentaires se caractérisent par une importante hétérogénéité génétique. L’atteinte oculaire peut être isolée ou associée à d’autres anomalies systémiques, ces formes syndromiques représentant 25% des cas de rétinopathie pigmentaire. Tous les modes de transmission peuvent être impliqués, pour lesquels plusieurs gènes ont déjà été identifiés. Il faut néanmoins souligner l’importance des cas sporadiques, dont de nombreux gènes restent à découvrir.

Le gène CBL code des protéines participant au contrôle de plusieurs voies de phosphorylation, notamment de la voie RAS. Celui-ci apparaît comme un gène suppresseur de tumeur, ses mutations étant associées au développement de leucémie myélomonocytaire juvénile, mais aussi à des anomalies de l’immunité. Les manifestations du « syndrome CBL », en relation avec les RASopathies, sont encore mal connues, notamment au niveau oculaire, pour lequel il n’a pas été décrit d’atteinte associée à la mutation de ce gène.

Conclusion

Le phénotype oculaire décrit en détail dans ce travail, associé aux différentes atteintes systémiques présentées par nos patients, pourrait ouvrir la voie à une nouvelle description de rétinopathie pigmentaire syndromique en relation avec la mutation du gène CBL.