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Néovascularisation prépapillaire floride secondaire aux occlusions veineuses rétiniennes à l’heure des anti-VEGF

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Orateurs :
Dr Arnaud BALLINO
Auteurs :
Dr Arnaud BALLINO
Dr Agnes GLACET BERNARD
William Beaumont
Slim Bodin
Dr Eric SOUIED
Tags :
Résumé

Introduction

L’occlusion de branche veineuse rétinienne (OBV) est une pathologie vasculaire rétinienne plus fréquente que l’occlusion de la veine centrale de la rétine (OVCR) chez les patients hypertendus, et son incidence par an ajustée à l’âge est de 0,16 % vs 0,09 % pour les OVCR (parmi les bénéficiaires du Medicare aux Etats Unis). Nous décrivons une série de patients ayant présenté une complication néovasculaire floride.

 

Patients et Methodes

Les patients suivis dans le service d’ophtalmologie entre 2015 et 2017 avec le diagnostic d’OVR compliquée de néovascularisation prépapillaire floride ont été inclus rétrospectivement. Ils avaient tous bénéficié d’une consultation ophtalmologique complète  et d'une imagerie multi-modale. (angiographie à la fluorescéine, SD-OCT, OCT-angiographie).

 

Résultats

Trois patients (dont 2 femmes) de 67 ans en moyenne ont été inclus, ayant pour facteurs de risque : HTA chez deux patients et tabagisme chez le troisième, diabète chez deux patients. Ils ont présenté une complication néovasculaire prépapillaire floride 8 ans en moyenne après le début de l’occlusion veineuse rétinienne, qui était une OBV pour deux patients et une occlusion hémi-centrale pour le troisième. L’acuité visuelle allait de 1/20eme à 7/10eme. Tous présentaient une membrane fibro-vasculaire prépapillaire majeure, s’étendant devant le pole postérieur dans le plan de la hyaloïde postérieure, et provoquant des tractions vitrée-rétiniennes sévères pour 2 patients. Une hémorragie intra-vitréenne était observée dans deux cas. L’œdème maculaire était en moyenne de 480 microns. L’angiographie à la fluorescéine retrouvait dans tous les cas des territoires étendus de non perfusion dense avec disparition complète du lit capillaire. L’ensemble des patients ont bénéficié d’injection intra-vitréenne d’anti-VEGF et de photocoagulation rétinienne. Deux patients ont bénéficié d’une chirurgie vitréorétinienne devant une hémorragie intra-vitréenne et des tractions vitréorétiniennes persistant malgré le traitement par anti-VEGF. Deux ans après la chirurgie, le suivi montre une amélioration fonctionnelle et anatomique de la région maculaire avec réduction ou disparition de l’activité néovasculaire.

 

Discussion

Les complications néovasculaires des OBV sont connues et peuvent être prévenues par le traitement par photocoagulation au laser sectoriel du territoire atteint. Cependant notre série montre que certains patients, parfois perdus de vue, ou suivis seulement pour l’œdème maculaire, présentent ces complications longtemps après le début de l’occlusion avec le diagnostic à un stade avancé. L’évolution clinique confirme que les médicaments de l’œdème maculaire n’ont pas d’action significative sur la limitation de l’extension des territoires de non-perfusion.

Conclusion

Comme pour les OVCR, les complications néovasculaires des OBV ne semblent pas moins fréquentes, mais retardées. Le suivi régulier avec angiographie à la fluorescéine pourrait néanmoins permettre de faire le diagnostic d’ischémie rétinienne et de traiter ces territoires au laser, avant que la prolifération néovasculaire ne prenne des proportions problématiques, ce qui permettrait de prévenir la baisse d’acuité visuelle liée aux hémorragies intravitréennes et aux phénomènes tractionnels, et d’éviter le recours à la chirurgie.