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Occlusion artérielle rétinienne et risque d’accident vasculaire cérébral

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Orateurs :
Dr Thomas SCHWARTZ
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Résumé

Introduction

Les occlusions artérielles rétiniennes (OAR) sont des pathologies relativement rares mais pouvant entraîner des altérations profondes et irréversibles de la fonction visuelle. Elles peuvent représenter un symptôme de pathologie neurologique. En effet, il existe un risque accru d’accident vasculaire cérébral (AVC) concomitant à un épisode d’occlusion de l’artère centrale de la rétine (OACR), ou d’occlusion de branche de l’artère central (OBAR). Notre étude a ainsi pour objectif d’évaluer le risque d’AVC chez les patients ayant présenté une OACR, une occlusion de branche de la rétine, ou une maculopathie intermédiaire paracentrale aiguë (PAMM).

Matériels et Méthodes

Il s’agit d’une étude monocentrique, rétrospective menée de janvier 2010 à janvier 2022, incluant tous les patients ayant eu une OAR (OACR, OBAR, ou PAMM) à la Fondation Rothschild, Paris. Les patients ont été identifiés en interrogeant la base de donnée des logiciels de consultation et d’hospitalisation (> 2 millions) afin d’obtenir une quasi exhaustivité sur la période. Leurs dossiers ophtalmologiques, neurologiques, et leurs imageries ont été relues. 

Résultats

703 patients avec une OAR ont été identifiés. 54 ont été exclus (36 car il avaient une artérite giganto-cellulaire, et 18 car ils avaient une PAMM associée à une occlusion de la veine centrale de la rétine). 643 cas d’OAR ont été inclus, parmi lesquels 122 ont eu un AVC concommitant.

Un patient avec une OACR a significativement plus de risque d’avoir un AVC qu’un patient avec une PAMM, mais pas plus que les patients OBAR (p=0,9) ou OCR (p=0,06). Les facteurs de risque  associés à une augmentation de l’incidence d’AVC étaient le sexe masculin et la présence d’une sténose carotidienne. Le risque d’AVC était le plus important lors d’une OAR après chirurgie vasculaire (p=0,008), après une dissection carotidienne (p=0,0001), lors d’une cause athéromateuse (p=0,02) ou cardio-embolique (p=0,02). Les patients sous anti-aggrégants plaquettaires préventifs ont présenté autant d’AVC que les patients sans traitement préventif. 

Discussion

Le sur-risque d’AVC est bien présent chez les patients présentant une OAR. Par contre, les PAMM ne sont pas associées significativement à une augmentation du risque d’AVC. On retrouve peu de facteurs de risque associé à un AVC chez les patients ayant présenté une OAR: seuls le sexe masculin et la présence de sténose carotidienne homolatérale avaient une association statistiquement significative avec la survenue d'un AVC. Enfin, les traitement anti-aggrégants plaquettaires ne semblaient pas protéger les patients d'un AVC concommitante à leur OAR. En revanche, il y avait davantage de patients sous anti aggrégant dans le groupe OBAR que dans le groupe OACR, ce qui peut témoigner d'une moindre sévérité rétinienne de l'OAR chez cette population de patients, sans pour autant les protéger d'un événement neurologique. 

Conclusion

Les patients ayant présenté une OAR sont à risque de développer un AVC, notamment les hommes et ceux présentant une sténose carotidienne. Une prise en charge neurovasculaire ainsi qu’une échographie-doppler des troncs supra-aortiques sont indispensables dans la prise en charge de ces patients, pour permettre un éventuel traitement préventif d'un AVC imminent.