Malgré l’efficacité prouvée des injections intra-vitréennes (IVT) d’anti-VEGF dans le traitement de l’œdème maculaire diabétique (OMD), certains patients peuvent présenter une résistance aux anti-VEGF. L’implant intra-vitréen de dexaméthasone permet une amélioration à la fois fonctionnelle et anatomique de l’OMD chez ces patients. Cependant dans certains cas même ce traitement par corticoïde peut présenter des résultats limités. Notre objectif à travers cette étude était d’évaluer les différents facteurs pronostiques impliqués dans la variabilité de la réponse thérapeutique chez les patients avec OMD résistant aux anti-VEGF et traité par implant intra-vitréen de dexaméthasone.
Name
Œdème maculaire diabétique résistant aux anti-VEGF et traité par implant de dexaméthasone (Ozurdex®) : Quels sont les facteurs pronostiques de la réponse thérapeutique ?
Introduction
Patients et Methodes
Cohorte prospective et observationnelle incluant 17 yeux de 12 patients avec un OMD résistant aux anti-VEGF. La durée de suivi était de 6 mois avec des visites de contrôle à 1, 2, 4 et 6 mois après IVT. L’efficacité du traitement a été évaluée pour chaque œil, elle a été définie par un gain de meilleure acuité visuelle corrigée (MAVC) de plus de 2 lignes avec une épaisseur centro-maculaire (Epcm) < 300µm. les facteurs pronostiques étudiés étaient l’ancienneté des symptômes, le type de la rétinopathie diabétique (RD) associée, la MAVC initiale ainsi que des facteurs anatomiques analysés par tomographie en cohérence optique (OCT); notamment ; l’intégrité de la ligne ellipsoïde, la présence de décollement séreux rétinien (DSR), la taille des kystes de la nucléaire externe, la désorganisation des couches internes (DRIL), la présence et la localisation des exsudats rétiniens.
Résultats
L’âge moyen de nos patients était de 56 ans. La moyenne de la MAVC en LogMar était de 0.85, 0.44 et 0.70 respectivement avant à 2 et à 4 mois après IVT. L’EPcm était de 597 µm avant IVT et 251 µm, 516 µm respectivement à 2 et 4 mois après IVT. Ainsi le maximum d’efficacité soit 64% était noté à M2 contre 20% seulement à M4, expliquant le recours à une réinjection d’implant de dexaméthasone après un intervalle de 5.4 mois de la première IVT. Les facteurs prédicteurs de l’efficacité du traitement étaient la MAVC de base basse (0.92 LogMar au niveau des yeux où le traitement était efficace ≠ 0.71 LogMar dans le cas contraire), Une RD non proliférante (90% des yeux où le traitement était efficace). Sur l’OCT ces facteurs étaient une EPcm initiale réduite (576 µm dans le 1er groupe des yeux où le traitement était efficace ≠ 637 µm dans le 2ème groupe des yeux), une ligne ellipsoïde continue ou partiellement interrompue (81% des yeux du 1er groupe), le DSR (75% des yeux du 1er groupe), les kystes petits ou larges (par opposition aux kystes géants) de la nucléaire externe (81% des yeux du 1er groupe), et finalement l’absence ou la présence de peu d’exsudats (90% des yeux répondant aux critères d’efficacité). Pour l’ancienneté des symptômes et la présence du DRIL, la différence n’était pas significative entre les yeux ou le traitement était efficace et ceux ou le traitement ne l’était pas.
Discussion
Dans la plupart des études publiées, l’efficacité à 2 ou 3 mois après IVT d’Ozurdex® était corrélée à une MAVC de base basse, l’EPcm réduite, l’intégrité de la ligne ellipsoïde, la présence du DSR, ainsi que la taille des kystes dans la nucléaire externe. Nos résultats font partie de ceux d’une étude de vraie vie, ainsi la principale limite de la présente étude est l’échantillon sélectionné réduit qui nous a donné des résultats avec une puissance statistique faible, d’où notre attitude d’analyse observationnelle.
Conclusion
L’efficacité fonctionnelle et anatomique du traitement de l’OMD résistant aux anti-VEGF par IVT d’Ozurdex® peut être prédite par la MAVC et la morphologie rétinienne de base.