Name
Perforation cornéenne sous chimiothérapie inhibiteur des tyrosines kinases : REGORAFENIB

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Dr Lise LANFANT
Auteurs :
Dr Lise LANFANT
Dr Marie Caroline TRONE
Dr Thibaud GARCIN
Dr Anne-Sophie GAUTHIER
Gilles Thuret
Philippe Gain
Tags :
Résumé

Objectif

Les inhibiteurs des tyrosines kinases (TKI) sont actifs dans divers cancers métastatiques. Ils présentent une bonne tolérance générale avec des effets secondaires principalement hépatiques, et dermatologiques. Rarement, des effets secondaires ophtalmologiques peuvent survenir : anomalies des cils, paupières, troubles de la surface oculaire avec sécheresse oculaire voire érosions cornéennes pouvant aller jusqu’à la perforation.

Description de cas

Nous décrivons, à notre connaissance, le premier cas d’ulcères bilatéraux compliqué de perforation cornéenne, chez un patient sous REGORAFENIB.

Observation

Patient de 20 ans, atteint de chondrosarcomes du bassin, de la mandibule et du thorax métastatiques a reçu une chimiothérapie par REGORAFENIB. Quelques semaines après l’instauration du traitement, il a présenté une augmentation du syndrome sec oculaire associé à des ulcères cornéens bilatéraux compliqués d’une perforation. 

Malgré l’arrêt de la chimiothérapie et un traitement médical et chirurgical maximal (greffes de membranes amniotiques itératives et greffe de cornée), l’évolution a été défavorable.

Discussion

Il s’agit du premier cas connu de perforation cornéenne sous REGORAFENIB. La physiopathologie est multifactorielle. D’une part, cette chimiothérapie a pour cible l’angiogenèse (VEGFR), l’oncogenèse (KIT, RET, RAF1, BRAF) et le micro environnement tumoral (PDGFR, FGFR)

D’autres part,  d’autres facteurs déclenchants se surajoutent, à savoir le syndrome sec oculaire mixte, l’hypovitaminose A (anorexie), la composante neurotrophique, ainsi que la toxicité de la chimiothérapie via les larmes. 

Conclusion

Premier cas décrit de perforation cornéenne sous REGORAFENIB, non régressive à l’arrêt de la chimiothérapie, et malgré les traitements médicaux et chirurgicaux. 

Une surveillance ophtalmologique est donc nécessaire pour les patients sous chimiothérapie par inhibiteurs des tyrosines kinases, car des complications oculaires graves notamment cornéennes peuvent survenir.