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Place de l’angiographie rétinienne et de l’IRM de paroi vasculaire dans le diagnostic d’artérite à cellules géantes révélée par des signes visuels

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Orateurs :
Dr Alexandre DENTEL
Auteurs :
Dr Alexandre DENTEL
Catherine Vignal Clermont
François Audren
Tags :
Résumé

Introduction

L’artérite à cellules géantes (ACG), ou maladie de Horton, est une vascularite révélée par une atteinte visuelle  dans 26 à 50% des cas, et aboutissant à une cécité dans 15% des cas (1). Le diagnostic est urgent, suspecté sur la clinique, différents éléments biologiques (NFS, VS, CRP), et classiquement confirmé secondairement par la biopsie de l’artère temporale (BAT). L’angiographie rétinienne est un examen couramment disponible pouvant apporter des arguments pour le diagnostic. L’IRM de paroi vasculaire a montré son intérêt dans le diagnostic non invasif et rapide de l’ACG (2), mais nécessite un lecteur entraîné et n’est de facto praticable que dans de rares centres. L’objectif de cette étude est de comparer les apports diagnostiques de l’angiographie rétinienne (par fluorescéine -AF- ou vert d’indocyanine -ICG-) et de l’IRM de paroi vasculaire -IRM-PV- chez des patients présentant des signes visuels, suspects d’être symptomatiques d’une ACG.

Patients et Methodes

Nous avons conduit une étude rétrospective, monocentrique, incluant des patients ayant présenté une atteinte visuelle afférente (cécité monoculaire transitoire, neuropathie optique ischémique antérieure aiguë, occlusion de l’artère centrale de la rétine ou occlusion de l’artère ciliorétinienne) et/ou efférente (diplopie binoculaire), suspects d’ACG, entre décembre 2014 et septembre 2017. Les patients suspects d’ACG sans atteinte ophtalmologique n’ont pas été inclus. Chaque patient a bénéficié des trois examens (IRM-PV, AF, ICG), interprétés par un groupe d’experts en aveugle des autres paramètres cliniques et paracliniques. Les résultats des angiographies rétiniennes et de l'IRM ont été comparés entre eux ainsi qu'au diagnostic finalement retenu par les critères ACR révisés de 2016 (incluant la BAT).

Résultats

41 patients ont été inclus. Parmi eux, 25 ont reçu le diagnostic final d'ACG. L’IRM était fortement évocatrice du diagnostic chez 23 d’entre eux, avec une sensibilité de 92% (95% IC 81-100%) et une spécificité de 81% (95% IC 62-100%). L’AF et l’ICG étaient respectivement positives chez 22 (p=1,0) et 19 (p=0,25) patients malades, affichant des sensibilités respectives de 88% (95% IC 75-100%) et 76% (95% IC 59-93%), et des spécificités respectives de 69% (95% IC 47-91%) et de 75% (95% IC 54-96%).

Discussion

Notre étude suggère notamment une bonne sensibilité de l’AF, portant à croire qu’un algorithme diagnostique fondé sur l’angiographie seule ne constitue pas une véritable perte de chance pour les patients suspects d’ACG à la phase aiguë, mais probablement au prix d’une perte de spécificité, entraînant un risque de surdiagnostic. On peut cependant considérer cela comme non préjudiciable en début de prise en charge, étant donné l'urgence à initier un traitement par corticoïdes dans ces cas.

Conclusion

L’AF et l’ICG, tout comme l’IRM-PV, ont de bonnes sensibilités et spécificités dans le diagnostic d'ACG révélée par des signes visuels. Elles doivent être intégrées dans la démarche diagnostique précoce des atteintes visuelles suspectes d’ACG.