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Prévalence des macroanévrismes capillaires au cours de l’oedème maculaire diabétique

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Orateurs :
Dr Héloïse TORRES-VILLAROS
Auteurs :
Dr Héloïse TORRES-VILLAROS
Dr Clément GRATIOT
Marie-Laure Pascal
Dr Edouard KOCH
Tags :
Résumé

Introduction

L’œdème maculaire diabétique peut être dû à la présence de macroanévrismes capillaires. Ils entrainent une exsudation chronique focale importante qui peut parfois être difficile à diagnostiquer. L’angiographie au vert d’indocyanine (ICG) est parfois la seule technique d’imagerie qui permet de les détecter. L’objectif de notre étude est d’évaluer leur prévalence et rechercher des facteurs de risque associés.

Patients et Methodes

Nous avons inclus consécutivement entre mai 2019 et octobre 2019, tous les patients  présentant un œdème maculaire diabétique. Pour chaque patient, ont été recueillis : les antécédents, la présence d’un syndrome d’apnées du sommeil (SAS) à l’interrogatoire confirmé par une polysomnographie si nécessaire,  une mesure de l’acuité visuelle corrigée, un fond d’œil, une tomographie à cohérence optique (SD-OCT) avec mesure de l’épaisseur maculaire centrale (CMT), une angiographie ICG. Lorsqu’un macroanévrisme était supérieur à 150 µm et en dehors des 500 µm centraux, un laser ciblé était proposé. 

Résultats

19 patients (22 yeux) atteints d’œdème maculaire diabétique sévère ont été inclus. L’âge moyen était de 68,15 ans (+/- 9,9). L’angiographie ICG couplé à l’OCT a permis d’identifier 14 yeux avec au moins un macroanévrisme capillaire soit une prévalence de 64%. Le nombre moyen de macroanévrismes par œil était de 1,4  (+/- 0.36) et la distance moyenne par rapport à la fovéa était de 1 545 µm (+/- 863). 75% des macroanévrismes étaient accessibles à un traitement par laser focal. Leur aspect  en SD-OCT montrait un matériel intraluminal hétérogène avec une paroi épaissie hyperréflective dans 85% des cas. L’épaisseur centrale maculaire tendait à être plus importante  dans le groupe avec macroanévrisme mais non statistiquement significatif (434 µm vs 310 µm, p=0,0545). Dans le groupe macroanévrisme, la présence d’HTA était statistiquement plus élevée : 100% vs 62% (p=0,03), de même pour la présence d’un SAS : 75% vs 14% (p=0,04).

Discussion

La prévalence élevée des macroanévrismes capillaires mesurée à 64% dans notre série concorde avec les précédents résultats publiés dans la littérature. Leur diagnostic est probablement sous-estimé : l’angiographie au vert d’indocyanine n’est pas réalisée en pratique courante dans le bilan des œdèmes maculaires chroniques, et les phénomènes de diffusion en angiographie à la fluorescéine empêchent souvent leur détection. Le SAS semble par ailleurs plus fréquent dans cette population incitant à un dépistage plus large.

Conclusion

La réalisation systématique d’une angiographie au vert d’indocyanine dans le bilan d’un œdème maculaire diabétique, en particulier en cas de résistance aux traitements, permettrait de dépister les macroanévrismes capillaires, et d’adapter ainsi le traitement chez ces patients.