Secondaire à une ischémie rétinienne étendue et à la prolifération de néovaisseaux dans l’angle irido-cornéen, le glaucome néovasculaire est souvent diagnostiqué tardivement. La prise en charge reste complexe et non consensuelle. Elle doit néanmoins s’articuler autour de deux cibles : l’ischémie rétinienne et l’hypertonie oculaire. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité d’un traitement multimodal associant vitrectomie, endolaser, cryo-application rétinienne périphérique, endocyclophotocoagulation et injection intra-vitréenne de Bévacizumab dans la prise en charge du glaucome néovasculaire.
Name
Prise en charge multimodale du glaucome néovasculaire par vitrectomie, endolaser, cryoapplication, endocyclophotocoagulation et injection intravitréenne de Bévacizumab. Résultats à 1 an d’une série de 35 cas
Introduction
Patients et Methodes
Il s’agissait d’une série de cas monocentrique, réalisée au CHU de Rouen, entre novembre 2016 et janvier 2019. Etaient inclus les glaucomes néovasculaires résistants au traitement conventionnel par panphotocoagulation, hypotonisants et anti-VEGF intra-vitréen. Tous ont bénéficié d’une chirurgie associant vitrectomie, endolaser, cryo-application rétinienne périphérique, endocyclophotocoagulation et injection intra-vitréenne de Bévacizumab. Le critère de jugement principal était la mesure de la pression intra-oculaire (PIO) à 1, 6 et 12 mois. Un succès de traitement était défini par une PIO inférieure à 22 mmHg et supérieure à 5 mmHg. Les critères de jugement secondaires étaient l’acuité visuelle, le nombre de traitements hypotonisants et la survenue de complications.
Résultats
Trente-cinq yeux de 31 patients ont été inclus. La moyenne d’âge était de 70 + /- 11,2 ans. La PIO préopératoire moyenne était de 35 +/- 8,6 mmHg. La PIO postopératoire était significativement réduite au cours du suivi, passant à 21 +/- 7.3 mmHg à 1 mois, 18,2 +/- 8.1 mmHg à 6 mois et 16 +/- 8,3 mmHg à 12 mois. Un succès de traitement était obtenu dans 77 % des cas à 1 mois, 75% des cas à 6 mois et 78% des cas à 1 an. Le nombre de traitements hypotonisants était significativement réduit à 1, 6 et 12 mois. Il n’y avait pas de baisse d’acuité visuelle significative au cours du suivi. Aucun cas de phtyse n'a été recensé.
Discussion
L’efficacité de cette chirurgie combinée dans les cas de glaucomes néovasculaires réfractaires peut s’expliquer par une action simultanée sur l’ischémie rétinienne étendue et sur la production d’humeur aqueuse.
Conclusion
Le traitement multimodal du glaucome néovasculaire se révèle efficace et prometteur dans la prise en charge d'une pathologie hautement complexe au pronostic sombre.