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Profils bactériologique et clinique des endophtalmies résiduelles depuis la prophylaxie par céfuroxime intracamérulaire après chirurgie de la cataracte

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Orateurs :
Dr Arsalan NAJIB
Auteurs :
Dr Arsalan NAJIB
Julie Gueudry
Dr Marc MURAINE
Tags :
Résumé

Introduction

L’endophtalmie infectieuse est une complication grave des actes chirurgicaux intraoculaires. L’injection prophylactique de 0,1 ml de céfuroxime en chambre antérieure à la fin de la chirurgie de la cataracte a montré une réduction de taux d’endophtalmie post-opératoire et est recommandée depuis 2011. La forme commerciale est disponible depuis décembre 2012. L’objectif de cette étude est d’analyser les caractéristiques cliniques et microbiologiques des endophtalmies prises en charge depuis cette date. 

Patients et Methodes

Il s’agit une étude monocentrique rétrospective observationnelle. L’ensemble des données concernant les suspicions d’endophtalmies hospitalisées entre avril 2013 et décembre 2020 a été recueilli. Les différentes étiologies, les souches microbiologiques isolées et le profil de résistance ont été analysés.

Résultats

Les données de 97 patients ont été analysées. Le diagnostic de syndrome toxique du segment antérieur a été porté chez 4 patients en s’appuyant sur l’absence d’inflammation de segment postérieur, la rapidité de résolution sous corticothérapie et la négativité des prélèvements intraoculaires. Finalement, 93 patients ont été inclus. L’endophtalmie est survenue après chirurgie de la cataracte (35/93 ; 37,6%), injections intravitréennes (21/93 ; 22,6%), chirurgie vitréo-rétinienne (12/93 ; 12,9%), blébites (11/93 ; 11,8%), cause endogène (7/93 ; 7,6%), traumatisme (3/93 ; 3,2%) et autres étiologies (4/93 ; 4,3%). Tous les patients sauf un ont bénéficié de prélèvements vitréens et d’humeur aqueuse, d’un traitement médical standardisé avec injection intravitréenne répétée d’antibiotiques, d’une antibiothérapie par voie générale et d’injections quotidiennes sous-conjonctivale de dexaméthasone. Les prélèvements ont identifié un germe causal dans 54 cas sur 93 (58%), majoritairement des staphylocoques à coagulase négative (23/54)  Parmi les bactéries gram positif, nous en avons identifiées 9 résistantes à la méticilline. L’acuité visuelle moyenne initiale était de 2,2 LogMAR (+/- 0,6 LogMAR) progressant à 1 mois à 1,3 LogMAR (+/- 1 logMAR). Dans le sous-groupe endophtalmies post-chirurgie de la cataracte, 7 vs 22 patients n’ont pas reçu de céfuroxime. L’injection intracamérulaire de céfuroxime n’a pas pu être confirmée chez les 6 autres patients. La chirurgie avait été compliquée chez 10/35 patients (28,6%). Concernant les prélèvements, 57,1 % sont revenus négatifs.  Parmi les bactéries gram positifs, 5 étaient résistantes à la méticilline. L’acuité visuelle initiale moyenne était de 1,9 LogMAR (+/- 0,8 LogMAR) progressant à 1 mois à 0,7 LogMAR (+/- 0,9 LogMAR). Le nombre de prélèvements négatifs est plus élevé dans le groupe phakoexerèse (19/58 vs 20/35, p= 0,021), sans identification de résistance plus fréquente (5/12 vs 9/43, p = 0,18). 

Discussion

Dans le sous-groupe d’endophtalmie post-phakoexerèse, l’identification du germe responsable semble moins fréquente mais sans une identification plus fréquente de résistance dans la limite de l’effectif de l’étude.

Conclusion

Malgré l’utilisation de la céfuroxime, l’endophtalmie post phakoexerèse demeure la plus fréquente devant celles survenant après les injections intravitréennes, avec une identification moins fréquente de l’agent causal que lors des autres étiologies.