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Pronostic visuel et anatomique des néovaisseaux choroïdiens inflammatoires

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Orateurs :
Dr Paul GOUPILLOU
Auteurs :
Dr Paul GOUPILLOU
Mathilde Leclercq
Nicolas Girszyn
Chloé Ngo 1
Etienne Letesson
Marc MURAINE
Julie Gueudry
Tags :
Résumé

Introduction

Le traitement des néovaisseaux choroïdiens compliquant une uvéite est mal codifié et la place des différents traitements n’est pas standardisée. Le but de cette étude a été d’évaluer le pronostic visuel de ces patients. 

Patients et Methodes

Analyse rétrospective monocentrique des patients traités pour un néovaisseau choroïdien et une uvéite de décembre 2007 à novembre 2019. Les données analysées comportaient la mesure de l’acuité visuelle et de l’épaisseur maculaire centrale mesurée par OCT initiales et finales et les différents traitements reçus. 

Résultats

Vingt-deux dossiers de patients pris en charge pour des néovaisseaux choroïdiens en contexte inflammatoire ont été analysés. Huit ont été exclus de l’analyse, 7 en raison de facteurs de confusion potentiels (myopie forte, DMLA) et un en raison de données manquantes. Quatorze yeux de 14 patients ont été analysés. L’âge moyen était de 42,5 ans +/-22,7 et il s’agissait de 7 femmes et 7 Hommes. Les diagnostics étiologiques des uvéites étaient une choroïdite multifocale (7/14), une choroïdopathie ponctuée interne (PIC) (2/14), une tuberculose oculaire (2/14), une maladie de birdshot (1/14), une maladie de Vogt Koyanagi Harada (1/14) et une syphilis (1/14).  Les néovaisseaux, confirmés par angiographie à la fluorescéine et au vert d’indocyanine, étaient maculaires ou paramaculaires (13/14) ou péripapillaires (1/14). Sur le plan local, le traitement de première intention a comporté une injection intravitréenne d’anti VEGF chez 11/14 yeux (78,5%), associé à une injection périoculaire de triamcinolone pour 6 yeux. Les autres traitements locaux de première ligne ont été la photothérapie dynamique (1 patient) et une injection périoculaire de triamcinolone seule (1 patient). Un patient n’a reçu aucun traitement local. Un traitement systémique était associé au traitement local chez 8/14 cas (64%) : une corticothérapie seule chez 1/14 (7,1%), combinée à de l’azathioprine chez 2/14 (14.2%), combinée à l'adalimumab 1/14 (7.1%) ou combinée à l'interféron 1/14 (7.1%). On notait une monothérapie par azathioprine chez 1/14 (7.1%) et par adalimumab chez 2/14 cas (14.2%). Un patient atteint d’uvéite syphilitique a reçu de la pénicilline G intraveineuse. L'un des patients atteint de tuberculose oculaire a reçu un traitement par antituberculeux lors du diagnostic de néovaisseau, l'autre avait été traité par antituberculeux plusieurs années auparavant. La durée de suivi moyenne après diagnostic de néovaisseau était de 33,7 mois +/-31,53. L’acuité visuelle moyenne initiale était de 0,56 LogMAR +/-0,55 et finale de 0,53 LogMAR +/-0,66 (p=0,74). L’épaisseur maculaire centrale a diminué de  314 +/-68 microns initialement à 266 +/-39 microns à la dernière visite (p<0,01). Une récidive a été observée chez 5/14 patients (35,7%). La première récidive a été traitée par une injection intravitréenne d’anti VEGF dans 100 % des cas associée à une injection périoculaire de triamcinolone chez un cas. La complication la plus fréquente a été l’hypertonie oculaire chez 7 yeux (50%) de patients ayant reçu une corticothérapie locale ou systémique. 

Discussion

Le traitement par anti VEGF associé au traitement systémique, a permis une diminution significative de l'épaisseur maculaire centrale et une stabilisation de l'acuité visuelle. 

Conclusion

Le traitement par anti VEGF des néovaisseaux inflammatoires associé ou non à un traitement immunodépresseur semble permettre une préservation de la fonction visuelle au cours du suivi. Les modalités thérapeutiques restent cependant encore à préciser.