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Résultats de l’étude de l’efficacité du Befizal® 200 Mg dans le traitement de la Neuropathie Optique Héréditaire de Leber

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Orateurs :
Christophe Orssaud 1
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Résumé

Introduction

La neuropathie optique héréditaire de Leber (NOHL) est une pathologie due à des mutations de l’ADN mitochondriale ainsi qu’à des mutations autosomiques récessives de l’ADN nucléaire. Elle se manifeste par la survenue d’une baisse d’acuité visuelle brutale, initialement unilatérale mais qui se bilatéralise habituellement en moins de 6 mois. Actuellement, deux traitements disponibles, l’idébénone et la thérapie génique, réservée aux patients porteurs de mutations ND4, permettent d’obtenir une amélioration limitée de la fonction visuelle. Du fait de son action agoniste sur les récepteurs d'activation de la prolifération des peroxysomes, le bézafibrate augmente l’activité de la succinate déshydrogénase et du cytochrome oxydase chez la souris. Il régulerait également la synthèse de CoQ10 sur des cellules humaines in vitro. Cette molécule est donc un bon candidat en cas de mitochondriopathie avec déficit du transfert d'électron au niveau de la chaîne respiratoire. Nous rapportons les résultats d’une étude visant à étudier l’effet d’un traitement de 12 mois par bézafibrate sur la fonction visuelle de patients atteints de NOHL.

Matériels et Méthodes

Etaient éligibles les hommes de 18 à 60 ans, porteurs depuis moins de 5 ans d’une NOHL due à l’une des trois principales mutations de l’ADN mitochondrial :11778, 3460 et 14484. Un examen ophtalmologique complet incluant une mesure de l’acuité visuelle LogMar et ETDRS, un champ visuel manuel et automatisé, une mesure d’épaisseur de la couche des fibres optiques et une évaluation de la qualité de vie en début et fin de traitement.

Résultats

Six patients dont l‘âge moyen est de 26,00 +/- 11,15 ans, ont été inclus. Quatre étaient porteurs d’une mutation 3460 et deux d’une mutation 11778. Ils avaient développé la NOHL depuis 2.98 +/- 1.51 ans. L’acuité visuelle de loin ETDRS ou Monoyer est restée inchangée (LogMAR 1.72 à l’inclusion et LogMAR 1.79 en fin d’étude). Il en est de même des données campimétriques automatisées ou manuel et de l’épaisseur de la couche des fibres optiques. Un patient a dû sortir prématurément en raison d’une augmentation transitoire des CPK. Néanmoins, un patient porteur d’une NOHL asymétrique due à une mutation du gène 3460 depuis 4,5 ans n’a pas présenté d’aggravation de sa fonction visuelle.

Discussion

Bien que les données physio pathogéniques démontrent une action du bézafibrate chez les patients porteurs de mitochondriopathies, nous n’avons pas observé d’amélioration de la fonction visuelle chez nos 6 patients traités pendant 12 mois mais une stabilité de la fonction visuelle. Cette absence d’effet positif est probablement due à un traitement trop tardif, alors qu’il existe une atteinte sans doute peu ou non réversible des fibres optiques. L’absence d’évolution de l’acuité visuelle chez un de nos patients doit être notée et pourrait évoquer un effet protecteur de cette molécule chez ces patients.

Conclusion

Le bézafibrate n’a pas permis d’améliorer l’acuité visuelle qui est restée inchangée au cours de l’étude. Il serait intéressant de tester cette molécule au stade pré-clinique de cette affection.