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Rétention aigue d’urine chez les patients opérés de kératoplastie lamellaire profonde endothéliale

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Orateurs :
Mme Odile HUYNH
Auteurs :
Mme Odile HUYNH
Gilles Martin 1
Pierre Dubrulle 1
Charles Sitbon
Dr Damien GUINDOLET
Zoé Coppere
Jean-Michel Devys
Isabelle Cochereau 2
Eric Gabison
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Résumé

But

Depuis la description de la technique en 2006, le nombre de greffes endothéliales est en constante augmentation. Dans un but d’optimisation de l’occupation des lits d’hospitalisation et d’amélioration du confort du patient, la demande de prise en charge ambulatoire pour cette chirurgie est de plus en plus importante. Par la description de plusieurs cas de rétention aiguë d’urine (RAU) en post-opératoire de greffe endothéliale, nous cherchons à identifier les facteurs favorisant cette complication et à en établir un protocole de prévention et de prise en charge, afin de minimiser le risque de survenue de RAU à domicile en cas de chirurgie ambulatoire.

Observation

Quatre patients (3 hommes, 1 femme), opérés d’une greffe endothéliale pure (DMEK) sous anesthésie locale sous-ténonienne avec sédation intraveineuse, ont présenté une RAU en post-opératoire.

Cas clinique

Les trois patients de sexe masculin étaient traités médicalement pour une hypertrophie bénigne de la prostate. Le cas 1 est un homme de 79 ans pour lequel une RAU diagnostiquée sept heures après la chirurgie a nécessité un passage en service de réanimation pour pose d’un cathéter sus-pubien et surveillance nocturne, après échec de sondage. Il n’a pu rentrer à domicile que 3 jours après sa greffe. Le cas 2 est un homme de 72 ans qui a présenté une RAU cinq heures après l’intervention. Une sonde urinaire a permis l’évacuation du globe urinaire, et a été retirée le lendemain. Les cas 3 et 4 sont un homme de 77 ans et une femme de 78 ans, chez qui une RAU survenue sept heures après la chirurgie a nécessité un sondage aller-retour.

Discussion

La fréquence de la RAU en post-opératoire est méconnue, et probablement sous-évaluée en raison d’une prise en charge paramédicale non systématiquement rapportée. Les facteurs favorisants semblent être les antécédent d’hypertrophie bénigne de la prostate, le maintien d’un décubitus dorsal strict post-opératoire, et l’utilisation de néfopam pour l’analgésie. Afin de prévenir la survenue de cette complication, nous proposons un protocole de surveillance systématique de la diurèse en post-opératoire de greffe endothéliale, aidée par l’utilisation du bladder scan, ainsi qu’une adaptation du temps de positionnement et du type d’analgésie selon une évaluation personnalisée pré-opératoire du risque de RAU.

Conclusion

La RAU est une complication non rare de la greffe endothéliale nécessitant une prévention par une identification pré-opératoire des patients à risque, et une surveillance post-opératoire systématique adaptée afin de permettre le retour à domicile en toute sécurité.