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Spécificités pédiatriques de l’orbitopathie dysthyroïdienne, à propos d’une série de 11 cas

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Orateurs :
Mme Aïda LACHELAH
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Résumé

Introduction

L’orbitopathie dysthyroïdienne (ODT) est une affection rare chez l’enfant, due à la faible incidence de la maladie de Basedow dans cette population. Elle est souvent difficile à diagnostiquer initialement. L’objectif de cette étude est d’étudier les caractéristiques cliniques de l’ODT dans la population pédiatrique.

Matériels et Méthodes

Cette étude a inclus les patients suivis pour ODT dans le service d’ophtalmologie de l’hôpital Necker de février 2018 à septembre 2022. Un examen ophtalmologique complet a été pratiqué et l’acuité visuelle, la pression intra-oculaire, la motilité oculaire, l’état de la surface oculaire et du nerf optique, le score d’activité clinique et les données des IRM orbitaires ont été recueillis rétrospectivement.

Résultats

Sur cette période, 10 enfants (9 filles et 1 garçon) âgés de 3 à 15 ans ont été inclus dans cette étude. Parmi eux, 6 avaient des antécédents familiaux de pathologie thyroïdienne.

Le pronostic visuel de ces enfants était bon avec une acuité visuelle médiane de 10/10 lors du dernier suivi. Cependant, l’ODT se manifestait principalement par une exophtalmie (10 cas), une lagophtalmie (6 cas), des rétractions palpébrales (4 cas), une atteinte cornéenne à type de kératite ponctuée superficielle (4 cas) et une diplopie intermittente (2 cas).

Selon la classification EUGOGO, 8 enfants avaient une ODT légère, 1 enfant une ODT modérée à sévère et 1 enfant avec menace du pronostic visuel.

Tous les patients étaient en hyperthyroïdie au moment du diagnostic de l’ODT.

Seule une patiente de cette série, âgée de 11 ans, a présenté une neuropathie optique compressive unilatérale pour laquelle elle a bénéficié d’une corticothérapie intra-veineuse.

Nous rapportons également un cas d’hypertonie oculaire modérée, majorée dans le regard vers le haut.

Discussion

Les formes graves d’ODT sont rares chez l’enfant.

Les raisons avancées dans la littérature sont la faible prévalence du tabagisme dans la population pédiatrique, la rareté de l’atteinte des muscles oculo-moteurs à l’IRM ainsi que le rôle de la croissance orbitaire.

Nous pouvons également évoquer la présence de taux initiaux des TRAK plus faibles chez l’enfant, ces anticorps étant directement impliqués dans la pathogénie de l’ODT par activation des fibroblastes orbitaires.

Conclusion

Cette série confirme les données existantes sur l’ODT de l’enfant. En effet, les formes graves sont rarissimes compte tenu de l’atteinte graisseuse et non des muscles oculomoteurs. L’exophtalmie est cependant le signe le plus fréquent observé dans cette série, suivi par la lagophtalmie et la rétraction palpébrale. Nous rapportons un cas de neuropathie optique sur ces 10 patients.