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Syndrome TINU : à propos de 4 cas

Le syndrome associant une néphrite tubulo-interstitielle et une uvéite (syndrome TINU) est une maladie inflammatoire oculo-rénale rare, probablement sous-diagnostiquée en pratique clinique. L’objectif de cette étude était de répertorier rétrospectivement les cas de syndrome TINU diagnostiqués au CHU d’Amiens entre Avril 2020 et Octobre 2021.

Nous avons diagnostiqué quatre femmes âgées de 40,5 ans en moyenne au moment du diagnostic (30-58 ans).

Trois d’entre elles ont consulté pour des symptômes d’uvéite, l’atteinte rénale s’étant révélée au bilan étiologique. La quatrième était hospitalisée pour une insuffisance rénale aiguë et a présenté secondairement une atteinte ophtalmologique.

Dans tous les cas, il s’agissait d’une uvéite bilatérale à bascule, non granulomateuse, synéchiante avec une acuité visuelle conservée à 1.0 pour trois d’entre elles. Deux cas présentaient une uvéite antérieure, un cas une uvéite antérieure et intermédiaire avec une hyalite et une papillite à l’angiographie et un cas une panuvéite avec une hyalite, des vascularites périphériques, des œufs de fourmi et un foyer rétinien.

Le diagnostic paraclinique par une ponction de biopsie rénale a été réalisé chez trois cas retrouvant une néphropathie tubulo-interstitielle aiguë, le diagnostic du quatrième cas s’étant fait sur une base clinico-biologique sans confirmation histologique.

Chez deux des quatre cas, le bilan biologique faisait état d’une hyper-bêta-2-microglobinurie, le dosage n’ayant pas été réalisé chez les deux autres.

Le traitement reposait sur une corticothérapie avec décroissance progressive, seule une patiente a nécessité un traitement d’épargne cortisonique sur une rechute.

Le syndrome TINU reste un sujet peu abordé dans la littérature et rares sont les séries de cas traitant de plus de deux patients [1].

L’ophtalmologiste semble avoir une place prépondérante dans le diagnostic du syndrome TINU, l’atteinte ophtalmologique étant souvent découverte avant l’atteinte rénale. Une bonne coopération entre les ophtalmologistes, les internistes et les néphrologues est ainsi cruciale pour son diagnostic précoce et son traitement. Par ailleurs, l’élévation de la bêta-2-microglobinurie semble être un marqueur diagnostic intéressant dans le cadre du syndrome TINU, comme évoqué dans la littérature [2].