Les paralysies oculomotrices (POM) sont un des troubles oculomoteurs les plus fréquents de l’adulte. Il existe peu de données sur les patients atteints de paralysie justifiant d’une chirurgie oculomotrice.
Name
Traitement chirurgical des paralysies oculomotrices: épidémiologie des patients opérés, techniques chirurgicales et résultats postopératoires
Introduction
Patients et Methodes
Le but de cette étude est de décrire les caractéristiques d’une population de patients opérés pour POM dans un centre de référence. Nous avons étudié rétrospectivement les dossiers des patients présentant une POM opérée à la Fondation Rothschild entre 2014 et 2019. Nous avons collecté les données concernant les caractéristiques épidémiologiques des patients, l’étiologie de la paralysie, les protocoles opératoires ainsi que les résultats post opératoires. Un résultat chirurgical satisfaisant était défini par la disparition de la diplopie, et/ ou l’amélioration du torticolis, et/ou la reprise des activités quotidiennes, notamment la lecture. Un résultat été considéré comme partiellement satisfaisant en cas de diplopie absente de face mais persistante et gênante dans certaines directions du regard
Résultats
179 patients ont été opérés. Chez 30 patients, il s’agissait d’une paralysie du III (16.8%), chez 78 d’une atteinte du IV (43.6%), et 68 d’une paralysie du VI (38,0%) ,3 patients (1.6%) présentaient des paralysies multiples. L’âge moyen au moment de la chirurgie était de 45,1 ans (5 à 86 ans) : 37.2 ans pour les III, 39.3 ans pour les IV et 54.7 ans pour les VI. La diplopie était présente dans 88.3% des cas, le torticolis dans 57,5%.
La POM était unilatérale dans 88,3% des cas. Les principales étiologies de paralysie du III étaient une compression vasculaire (26.6%), ou tumorale (16.6%), un AVC du tronc (16.6%), un traumatisme (16.6%), une atteinte congénitale (13.3%). La majorité des paralysies du IV étaient présumées congénitales (66.7%), et post traumatiques (29.48%). Les paralysies du VI étaient dues à un traumatisme (25%), une compression tumorale (23.52 %), ou une compression vasculaire (17.64%), compliquaient une chirurgie de la base du crâne dans (16.17%), et n’avaient pas d’étiologie identifiée (17.6%).
Le délai moyen entre la chirurgie et le début des symptômes était 48 mois. Pour les paralysies du III, le traitement a consisté en une chirurgie conventionnelle (66.6%), ou une suppléance (23.3%). Concernant les paralysies du IV, le recul de l’oblique inférieur était la chirurgie la plus pratiquée (37.2%), suivi de l’association du recul du droit supérieur avec la résection de l’oblique supérieur (OS) (30.8%) ; une résection seule de l’OS a été pratiquée dans 17.9%. Dans le groupe de paralysie du VI, les patients étaient opérés par chirurgie classique (66.2%), ou de suppléance (33.8%).
Sur l’ensemble des patients opérés, 49.2% ont noté une amélioration significative du torticolis, 59.8% n’avaient plus de diplopie 2 mois après la chirurgie. Le résultat était considéré comme satisfaisant et partiellement satisfaisant dans respectivement 58.7% et 28.5% des cas à 2 mois de la chirurgie. Les patients les plus satisfaits étaient les opérés du VI. Au moins 1 ré-intervention chirurgicale a été indiquée chez 37 patients (20.7%).
Discussion
La chirurgie est une partie importante du traitement des POM au stade séquellaire
Conclusion
A travers cette étude épidémiologique, nous constatons que ce traitement permet d’améliorer la qualité de vie des patients dans 87.2 % des cas et doit être souvent proposé en cas de séquelles invalidantes.