Description d'un cas de traumatisme oculaire induit par l'utilisation des lanceurs de ballles de défence (LBD40) dans le contexte des manifestations Gilets Jaunes en décembre 2018.
Name
Traumatisme oculaire par Lanceur de Balle de Défence : cas clinique d'un patient gilet jaune
But
Observation
Les forces de Police françaises sont équipées de LBD40 pour les opérations de contrôle de manifestants. Depuis plusieurs années, une controverse existe concernant leur utilisation après plusieurs cas de blessures sévères au visage avec perte anatomique et fonctionnelle de l'oeil.
Cas clinique
Lors de la manifestation Gilets Jaunes du 8 décembre 2018 à Paris, un homme de 40 ans a subi un traumatisme oculaire droit par tir direct de LBD40. L'examen initial a montré une acuité visuelle à "perception lumineuse" et un aspect de contusion oculaire à globe fermé avec un oedème rétinien majeur. L'évolution spontanée a montré une fibrose et une atrophie maculaire englobant tout le pôle postérieur avec une rétraction vitréenne périphérique. Un décollement de rétine périphérique nasal est apparu associé à une hypotonie. L'abstention chirurgicale a été préconisée devant l'absence de bénéfice visuel d'une chirurgie endo-oculaire.
Discussion
Le LBD40 est une version "plus sûre" par rapport aux ancien modèles d'armes Flash ball mais au moins 40 cas de blessures oculaires par LBD ont été décrites lors des manifestation Gilets Jaunes entre 2018 et 2019.
Le Code de Sécurité intérieure indique que cette arme doit être utilisée pour disperser les manifestants en cas d'absolue nécéssité avec violence directe à l'égard des policiers " ce qui a toujours été le cas" selon les alléguations du ministère de l'intérieur.
Le 21 janvier 2019, Pr Laurent Kodjikian a écrit une lettre ouverte à la Ministre de la Santé pour dénoncer l'épidémie de traumatisme oculaires induite par les LBD40 et dénoncer leur dangerosité.
La controverse est alimentée par le fait que de nombreux pays ont abandonné leur utilisation telle que le Royaume-Uni, la Belgique et l'Allemagne.
Conclusion
Notre cas clinique illustre un cas de traumatisme oculaire majeur lié au LBD40 avec perte fonctionnelle de l'oeil. Ces armes ne doivent pas être utilisée en visant la tête car si le globe oculaire est touché, les dégâts ne sont pas récupérables. Une décision politique doit être prise pour interdire l'utilisation de ces armes par les forces de police.