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Un bruit dans l’œil qui nous met la puce à l’oreille

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Orateurs :
Dr Bryan BERTOLOTTI
Auteurs :
Dr Bryan BERTOLOTTI
Raoul Khanna
pierre-jean pisella
Sophie Arsène
Tags :
Résumé

Introduction

Le syndrome de Brown correspond à une limitation de l’élévation en adduction de l’œil par restriction de l’oblique supérieur. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une pathologie congénitale faisant partie des syndromes congénitaux de dysinnervation des nerfs crâniens. Cependant, il existe des causes acquises qui peuvent être inflammatoires, infectieuses, iatrogènes ou traumatiques par atteinte du muscle oblique supérieur ou de sa poulie osseuse.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une adolescente de 13 ans ayant consulté en urgence pour une diplopie binoculaire oblique en position primaire, majorée en élévation et adduction de l’œil droit quelques heures après un coup de ballon dans la tempe droite. 

Résultats

L’examen oculomoteur mettait en évidence une limitation de l’élévation en adduction au niveau de l’œil droit ainsi qu’un torticolis, menton relevé et tête tournée à gauche et avec une hauteur droite initiale et une incyclotorsion droite initiale. L’examen neurologique était normal ainsi que le bilan thyroïdien. Compte-tenu de ces éléments, une atteinte restrictive de l’oblique supérieur fut suspectée sans arguments radiologiques (IRM et scanner) pour une lésion osseuse de la poulie ou musculaire. Deux semaines après la première consultation, la patiente déclarait avoir ressenti des ressauts de son œil droit dans le regard en haut et en adduction. Le diagnostic de syndrome de Brown acquis post-traumatique avec click syndrome sur probable micro-fracture de la poulie du muscle oblique supérieur fut retenu. L’évolution de la diplopie a été spontanément favorable après 5 mois d’évolution.

Discussion

Face à un syndrome de Brown, le click-syndrome doit être recherché car il signe une atteinte mécanique de l’oblique supérieur à travers sa poulie et oriente d’emblée vers une cause acquise à fortiori une cause traumatique. IRM et scanner devront être alors systématiquement réalisée avec des coupes fines orbitaires afin d’analyser le muscle et sa poulie osseuse. Cependant, la normalité de ces examens n’exclue pas une microfracture de la poulie osseuse de l’oblique supérieur. Ce cas illustre la possibilité de récupération spontanée après traumatisme orbitaire, pour laquelle les patients doivent être informés. Ainsi il ne faut pas pas envisager de thérapeutique invasive avant au moins une année d’évolution. Dans l’intervalle, des dispositifs occultants sur verre ou sur peau doivent être utilisés pour soulager la diplopie binoculaire. 

Conclusion

Le click-syndrome dans le cadre d’un syndrome de Brown acquis post-traumatique est inconstant mais fortement évocateur d’une atteinte de la poulie du muscle oblique supérieur. Une démarche rigoureuse permet d’éviter l’errance diagnostique et étiologique.