Rares sont les cas d’uvéites rapportées dans la littérature chez des jumeaux monozygotes. Ces cas décrits appuient le rôle des facteurs génétiques dans la pathogénie de cette maladie multifactorielle. Nous rapportons le 1er cas d’uvéo papillite post streptococcique d’apparition simultanée chez deux jumelles monozygotes.
Name
Uvéo-papillite chez des vraies jumelles
Objectif
Description de cas
Il s’agit de deux jumelles monozygotes, âgées de 17 ans, ayant comme antécédents des caries dentaires en cours de traitement et des poly arthralgies non suivies, admises initialement pour œil rouge douloureux bilatéral avec baisse de l’acuité visuelle d’apparition simultanée chez les deux jeunes filles.
L’examen ophtalmologique montre chez la jumelle N°1 : une acuité visuelle (AV) chiffrée à 5/10 (Réf -0.25) : OD ; 8/10 (Réf -0.50) : OG, avec à la lampe a fente une uvéite antérieure granulomateuse synéchiante non hypertensive bilatérale (3 + OD et 1+ OG) ; l’examen du segment postérieure couplé d’une angiographie retrouve une névrite optique œdémateuse bilatérale associée à une vascularite périphérique.
La jumelle N°2 : présentait un tableau similaire, mais moins prononcé avec une AV chiffrée à 8/10 : OD 9/10 : OG non améliorable
On a realisé un bilan exhausive : inflammatoire fait d’une Numérotation de formule sanguine, VS et CRP, ainsi qu’une sérologie :syphilis, toxoplasmose, quantifiéron, Lyme, Brucellose, Bartonellose, herpes, CMV, EBV, HIV et ASLO. Le bilan immunitaire : EC, AAN, HLA B27, ANCA et radiologique : IRM cérébrale,sacro iliaque, TDM thoracique ont été demandés. On a effectué également une ponction de chambre antérieure.
Observation
L’enquête étiologique a retrouvé un syndrome inflammatoire avec un titre d' ASLO très élevé,chez les deux jumelles. On a réalisé un prélèvement de gorge isolant un streptococcus Bovis. Les deux patientes ont été mises sous bolus de corticothérapie et antibiothérapie adaptée à l’antibiogramme avec amelioration. Le suivi a été marqué par 3 rechutes simultanées chez les deux jumelles,au cours desquelles le titre ASLO était toujours élevé et le prélèvement de gorge positif. Après normalisation des ASLO et éradication du germe au niveau de la gorge, l’évolution a été satisfaisante sous dose dégressive de corticothérapie. Sur un recul de 9 mois sans traitement, aucune récidive n'a été notée.
Discussion
A travers ces deux cas , nous rapportons les 1er cas d'uvéopapillite granulomateuse post streptococcique chez des jumeaux . Ce diagnostic, certes jamais décris, a été retenu vu le syndrome inflammatoire, le titre d'ASLO très élevé et les arthralgies.
Bien que la physiopathologie du syndrome Post streptococcique (SPS)soit encore peu connu, la plupart des auteurs proposent une hypothèse de mimétisme moléculaire entre les antigènes bactériens et les auto-antigènes conduisant à des atteintes auto-immunes .
Plusieurs facteurs de risque contribuent à la maladie, notamment les infections streptococciques à répétition, la susceptibilité génétique et les aspects environnementaux.
Les uvéites post-streptococciques (PSU), qui font partie actuellement du syndrome post streptococcique [1], sont souvent bilatérales et très rare car souvent sous diagnostiquées.
Conclusion
A travers ces cas, on conclue que le streptocoque en présence d'un terrain génétiquement prédisposé peut être à l'origine d uveopapillite dans le cadre d'un SPS .Ce dernier est recherché devant une histoire d'angine, présence d'autre atteinte du SPS, ou en cas d’uvéite dite idiopathique.