Name
022 - Phaco-émulsification et Descemet Membrane Endothelial Keratoplasty combinées : vers le choix de la meilleure réfraction cible

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Dr Olivier BRUNET
Auteurs :
Dr Olivier BRUNET
Dr Romain MOUCHEL
Dr Anne-Sophie MARTY
Dr Carole BURILLON
Tags :
Résumé

Introduction

Le traitement chirurgical des pathologies endothéliales a connu de nombreux progrès récents avec notamment l’essor de la Descemet Membrane Endothelial Keratoplasty (DMEK). Elle permet une récupération visuelle plus rapide et induisant moins de modifications réfractives, comparativement à la kératoplastie transfixiante. Initialement réalisée seule, elle a été peu à peu combinée avec la phako-émulsification.

Le shift hypermétropique et les modifications topographiques induites par l’œdème cornéen doivent entrer en compte dans le calcul de l’implant lors de la chirurgie de la cataracte. L’objectif de notre étude était d’étudier la réfraction post-opératoire des patients opérés d’une chirurgie combinée cataracte et DMEK selon la réfraction cible choisie en pré opératoire.

Patients et Methodes

Nous avons donc réalisé une étude rétrospective, monocentrique, de Juillet 2015 à Août 2017, dans le service de chirurgie ophtalmologique de l’hôpital Edouard Herriot (Hospices civils de Lyon, Lyon, France), incluant tous patients ayant bénéficié d’une chirurgie combinée phako-émulsification et DMEK dans le cadre d’une dystrophie de Fuchs associée à une cataracte.

La réfraction post-opératoire était étudiée à 6 mois. Celle-ci était corrélée à la réfraction pré opératoire ainsi qu’à la réfraction cible choisie lors du calcul de l’implant. La biométrie était réalisée à l’aide du IOLmaster 500 (Carl Zeiss AG, Oberkochen, Germany).

La meilleure acuité visuelle corrigée (MAVC) et non corrigée (MAVNC) ainsi que la topographie cornéenne Schleimpflug (Pentacam HR, Oculus, Optikgeräte, Wetzlar, GmbH) ont également étaient analysés. 

Résultats

100 yeux de 65 patients ont été inclus avec un suivi moyen de 12 mois. La réfraction moyenne post opératoire à M+6 était de +0,75 dioptries (intervalle -0,60 à +1,45). La MAVC moyenne à M+6 était de 0.8 (0.5 à 1.25), la MAVNC était de 0.5 (0.3 à 1.0). 60% des patients avait gagné au moins 3 lignes d’acuité visuelle.

La réfraction cible choisie était dans 75% des cas -1,50 dioptries, avec la formule SRK-T du biométre IOLmaster 500 et a montré la meilleure corrélation avec le résultat réfractif post opératoire.

Discussion

La chirurgie combinée de la cataracte et DMEK permet d’obtenir d’excellents résultats fonctionnels, notamment en termes d’acuité visuelle. La sélection de l’implant de chambre postérieure est rendue difficile par les modifications topographiques consécutives à l’œdème cornéen. La modification de la courbure cornéenne postérieure ou encore les changements au niveau de la densité stromale cornéenne centrale peuvent entraîner des écarts de mesure dans la détermination de la puissance de l’implant et donc induire un shift hypermétropique.

Dans notre étude, la réfraction cible à -1,50 a permis d’obtenir un excellent résultat post-opératoire avec et sans correction et donc un taux de shift hypermétropique limité. 

Conclusion

D’après notre expérience, la réfraction cible dans le calcul de l’implant en chirurgie combinée phako-émulsification et DMEK doit être de -1,50 pour limiter le shift hypermetropique induit par l’œdème de cornée lors de la réalisation de la biométrie pré opératoire. Une étude complémentaire comparant la pachymétrie pré opératoire et la réfraction cible permettra peut être de mettre au point un algorithme plus précis pour le calcul des implants dans cette indication