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023 - Analyse approfondie de la précision réfractive du calcul d’implant chez les patients opérés d’une chirurgie combinée DMEK + phakoexérèse

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Orateurs :
Thibault Sannier
Auteurs :
Thibault Sannier
Dr Guillaume BOUTILLIER
Dr Julie GUEUDRY
David Toubeau
Dr Marc MURAINE
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Résumé

Introduction

L’expérience et la littérature rapportent habituellement une hypermétropisation moyenne de l’ordre  de 0,50 à 0,75 dioptries par rapport au calcul d’implant prévu lors de la chirurgie combinée Descemet membrane endothelial keratoplasty (DMEK) et phakoexérèse. Cette hypermétropisation n’est cependant pas constante d’où une difficulté à viser l’emmétropie pour chaque patient opéré.

L’objectif de cette étude est de rechercher plus précisément la responsabilité des différents paramètres cornéens mesurés en pré et postopératoire afin d’améliorer la précision réfractive au cours de cette procédure.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude prospective regroupant 20 patients opérés consécutivement d’une chirurgie combinée de type DMEK + phakoexérèse pour une dystrophie de Fuchs. L’intervention est réalisée selon les standards habituels, c’est-à-dire la phacoémulsification dans un premier temps suivie de l’implantation dans le sac puis de la DMEK en fin d’intervention. Les 20 patients ont bénéficié d’un implant KS-SP (Staar surgical – EU) dans tous les cas. Le calcul d’implant est réalisé à l’aide de la formule SRK-T et la constante A fixée à 119,5. 

Les patients bénéficient des examens suivant en préopératoire puis à 1, 2 et 6 mois après l’intervention : mesure de l’acuité visuelle, réfraction subjective, examen à la lampe à fente, examen du fond d’œil, pachymétrie cornéenne centrale, examen OCT de la cornée avec mapping épithélial  (Optovue, Inc, Fremont, California, USA), topographie cornéenne de type Scheimpflug (Pentacam HR, Oculus, Germany), microscopie spéculaire (Nidek CEM-530, NIDEK Co., Ltd. Japan) et calcul d’implant (Carl Zeiss Meditec IOLMaster 500).

Résultats

La moyenne d’âge des patients est de 66 ans [57;80]. La réfraction cible préopératoire moyenne était volontairement de - 0.69 D [-1,18; -0,41]. La réfraction moyenne à 1 mois est de -0,23 [-2,75 ; +1]. L’erreur réfractive par rapport à la réfraction ciblée est de + 0.45D [-1,96; 2,18] à 1 mois.

La pachymétrie centrale régresse de 151 μm [106 ;188] dès le premier mois alors que l’épaisseur épithéliale est quasi stable à - 0,75 μm de différence en moyenne  [-13,08 ;+12,78]. Le rapport épithélium sur stroma est peu modifié en moyenne en post opératoire avec une variation de 1,6% +/- 1,8%. La Kératométrie moyenne antérieure varie de -0,3 D [-1,5 ;+1] alors que la kératométrie moyenne postérieure varie de – 1,6 D [-6,9 ;+0,3].

Concernant la topographie cornéenne, le facteur Q antérieur ne semble pas beaucoup varier dans le temps, en moyenne il diminue de - 0,17 +/- 0,29 alors que le facteur Q postérieur varie en moyenne de -0,61 +/- 1,25 à 1 mois. Les mesures à 2 et 6 mois seront apportées.

Discussion

Nos résultats démontrent que l’erreur réfractive tendant vers l’hypermétropisation est secondaire à des modifications postérieures de la cornée dont la courbure est beaucoup plus marquée  en postopératoire. En revanche, la face antérieure et même la pachymétrie épithéliale sont stables. Il reste encore à déterminer les causes de la variabilité réfractive que nous retrouvons dans cette étude.

Conclusion

Les modifications de l’architecture postérieure de la cornée expliquent l’imperfection des mesures en cas de calcul d’implant lors des chirurgies combinées DMEK-phacoexérèse. Viser une myopie résiduelle de -075 dioptries semble à ce jour raisonnable pour obtenir en moyenne une emmétropie postopératoire.