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025 - Implants multifocaux et aptitude en aéronautique

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Orateurs :
Dr Marie MARECHAL
Auteurs :
Dr Marie MARECHAL
Maxime Delbarre
Dr Céline FRIANG
Dr Alexandra DE FARIA
francoise froussart
Tags :
Résumé

Introduction

En parallèle de la chirurgie réfractive, la chirurgie premium de la cataracte se développe avec une demande croissante des patients d’une correction de la presbytie. Les implants actuels permettent de s’affranchir des corrections optiques dans la vie quotidienne avec des effets indésirables modérés. Cependant, la multifocalité n’est actuellement pas autorisée pour les pilotes professionnels ou privés européens, alors qu’elle est admise aux Etats Unis. Les pilotes français ayant bénéficié de la pose d’implants multifocaux en l’absence d’information doivent alors demander une dérogation pour poursuivre leur activité professionnelle. 

Patients et Methodes

L’objectif de cette étude rétrospective est de faire l’état des lieux des demandes de dérogation au Pôle Médical de la Direction Générale de l’Aviation Civile entre 2012 et 2018. Les données cliniques et paracliniques des pilotes classe 1 et/ou classe 2 ayant bénéficié de la pose d’un implant multifocal ont été relevées. Nous avons étudié l’acuité visuelle sans et avec correction en vision de loin, intermédiaire et de près, la sensibilité aux contrastes, la résistance et la sensibilité à l’éblouissement, les résultats de l’aberrométrie à double passage et le type d’implant posé.

Résultats

Sur la période concernée, les dossiers de sept candidats ont été présentés au Pôle Médical, 3 pilotes classe 1 et 4 pilotes classe 2, ce qui est probablement sous-estimé pour les pilotes classe 2 qui sont vus par un médecin agréé non ophtalmologiste. Tous les pilotes avaient un bon résultat fonctionnel et une qualité de vision satisfaisante, et ont pu conserver leur licence sous dérogation.

Discussion

Deux études antérieures avaient évalué les résultats de demande de dérogation entre 2001 et 2011 pour les pilotes français ayant bénéficié de la pose d’implants multifocaux. Il s’agissait en majorité de pilotes privés, tous aptes classe 2 sur dérogation. Un seul pilote classe 1 était concerné, déclaré inapte. Une étude australienne a comparé la performance sur un simulateur de vol chez 13 sujets porteurs d'implants multifocaux et 12 patients porteurs d’implants monofocaux. Les performances sur simulateur étaient non statistiquement différentes entre les deux groupes. L’ensemble de ces éléments repose dans la communauté internationale la question d’autoriser la multifocalité chez les pilotes sous réserve d’un bon résultat fonctionnel.

Conclusion

Seuls les implants monofocaux sont actuellement autorisés par les normes européennes dans la chirurgie de la cataracte. Les pilotes ayant bénéficié d’un implant multifocal doivent donc avoir recours à l’avis du Pôle Médical. Un résultat fonctionnel avec une qualité de vision satisfaisante semble permettre un maintien de l’activité de pilote.