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026 - Evaluation clinique, meibographique et interférométrique de la rosacée oculaire de l’enfant

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Orateurs :
Tiphanie Audelan
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Résumé

Introduction

La rosacée oculaire de l’enfant est caractérisée par une blépharite postérieure avec dysfonctionnement meibomien et  chalazions à répétition. Elle se complique fréquemment d’une kératoconjonctivite phlycténulaire qui peut menacer le pronostic visuel. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’atteinte du film lipidique lacrymal et des glandes de Meibomius au cours de la rosacée oculaire de l’enfant avec de nouveaux moyens d’imagerie.

Patients et Methodes

Dans cette étude rétrospective, les dossiers de trente enfants de moins de seize ans (âge moyen 10,1 ±2,5ans, de 5 à 15 ans) présentant une rosacée oculaire, ont été étudiés. Les données cliniques ont été recueillies, ainsi que le résultat de l’examen par Lipiview® qui comprenait une analyse meibographique en infrarouge de l’atrophie des glandes de Meibomius (4 stades de sévérité : <25% d’atrophie, 25-50%, 50-75% et >75%), et une mesure de l’épaisseur du film lipidique lacrymal par interférométrie (normale >80mm).

Résultats

Sur le plan clinique, 6/30 (20%) enfants présentaient une atteinte strictement unilatérale, et 10/30 (33%) une atteinte asymétrique. 24/28 (86%) présentaient des chalazions à répétition, et 23/28 (82%) des phlycténules sur au moins un œil. Des lésions cornéennes (taies, infiltrats, néovaisseaux) étaient constatées sur au moins un œil chez 27/30 enfants (90%) et une kératite ponctuée superficielle chez 28/30 enfants (93%), dont 11 cas avec une atteinte centrale. Une acuité visuelle inférieure ou égale à 7/10ème était retrouvée, sur au moins un œil, chez 9/28 enfants (32%).  Il existait souvent une atrophie meibomienne très importante objectivée par la meibographie. La répartition des scores d’atrophie des 60 yeux étaient : 15 stade 1 (25%), 17 stade 2 (28%), 9 stade 3 (15%), 19 stade 4 (32%). L’épaisseur moyenne du film lipidique en interférométrie était diminuée à 65,4 nm ± 21.4, parfois de façon majeure, les extrêmes allant de 27 à100 nm.

Discussion

Il s’agit de la première étude évaluant la structure des glandes de Meibomius dans la rosacée de l’enfant. L’atrophie des glandes de Meibomius est souvent majeure, alors que l’épaisseur lipidique des larmes semble plutôt conservée.

Conclusion

Au cours de la rosacée oculaire de l’enfant, l’atteinte des glandes meibomiennes est importante. La meibograhie infrarouge permet de confirmer le diagnostic, d’évaluer le pronostic fonctionnel et de guider la stratégie thérapeutique. Au vu de l’importance des atteintes meibomiennes, un diagnostic précoce semble souhaitable.