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029 - Efficacité du Tocilizumab dans l'orbitopathie dysthyroïdienne après échec des corticoïdes

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Orateurs :
Dr Valentin GUERY
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Résumé

Introduction

Evaluer l’efficacité du Tocilizumab chez des patients résistants aux corticoïdes intra-veineux, contrôlés sur le plan thyroïdien, présentant une orbitopathie dysthyroïdienne avec une exophtalmie, une diplopie ou des signes d’activité clinique .

Patients et Methodes

Nous rapportons de manière rétrospective observationnelle, une série de patients ayant bénéficié de 6 cures mensuelles de TOCILIZUMAB pour une orbitopathie dysthyroïdienne, pris en charge au CHU de ROUEN à partir de mai 2016. Ont été inclus tous les patients présentant une exophtalmie gênante, une diplopie ou un score d’activité clinique supérieur ou égal à 3, persistant après réalisation de 6 bolus hebdomadaires de méthylprednisone intraveineux. Ont été exclus les patients avec antécédents de néoplasie, d’infection chronique patente ou latente. Pour chaque patient, il a été réalisé un examen clinique avec calcul du score d'activité clinique, une mesure de l’exophtalmométrie au Hertel, un bilan orthoptique et une imagerie par résonnance magnétique orbitaire, avant le début des cures et 3 mois après la dernière cure.

Résultats

11 patients ont été inclus, dont 6 pour lesquels nous avons un recul de plus de 3 mois après la fin des cures. 4 patients avaient un score d'activité clinique supérieur ou égal à 3 avant les cures, mesuré à 6, 8, 3 et 3 ; et sont passés respectivement 3 mois après les cures à 0, 3, 0 et 1. L’exophtalmie moyenne avant les cures était de 21,6 mm pour l’oeil droit et 21,4 mm pour l’oeil gauche. 3 mois après la fin des cures, la moyenne était à 22 mm pour l’oeil droit et 21,4 mm pour l’oeil gauche. Sur les 5 patients qui présentaient une diplopie avant les cures, 3 ont vu leur diplopie régresser totalement 3 mois après la fin des cures, 1 s’est trouvé amélioré et 1 inchangé. Aucun patient n’a présenté de complication ou d’effet secondaire suites aux cures de Tocilizumab.

Discussion

L’orbitopathie dysthyroïdienne est une maladie inflammatoire auto-immune dont le traitement actuel des formes sévères repose sur les corticoïdes à forte dose, la radiothérapie orbitaire et la décompression chirurgicale. Les biothérapies commencent à être utilisées dans cette pathologie chez les patients réfractaires, avec notamment le Rituximab et la Ciclosporine depuis plusieurs années, mais il existe à ce jour peu de publications sur les indications du TOCILIZUMAB et sa place dans la prise en charge thérapeutique.

Conclusion

Dans notre série, le TOCILIZUMAB a montré une efficacité sur le score d’activité clinique et la diplopie. C’est un traitement bien toléré qui peut représenter une alternative aux thérapeutiques actuelles, voir d’éviter une chirurgie oculomotrice. Il y a donc une nécessité de réaliser d'autres études plus longues et sur une plus large population.