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035 - Comparaison des mesures d'implants de chambre postérieure avant et après instillation de sérum physiologique

La puissance et la géométrie du dioptre cornéen peuvent être modifiées en fonction de l’épaisseur du film lacrymal. Le but de l’étude était d'évaluer l’effet de l’instillation d’une goutte de sérum physiologique sur les mesures de biométrie oculaire et du calcul de la puissance de l’implant emmétropisant chez des patients adressés pour chirurgie de la cataracte.

Nous avons mené une étude prospective sur une série de 30 patients consécutifs adressés pour chirurgie de la cataracte et ne présentant pas de syndrome patent de sécheresse oculaire. La kératométrie moyenne, le cylindre cornéen moyen, l’axe du cylindre et  la puissance de l’implant emmétropisant ont été calculés avant puis 2 minutes après l’instillation de sérum physiologique.

Au total, 55 yeux de 30 patients (âge moyen de 71,7 +/- 7,5 ans) ont été analysés. Il n’était pas observé de variation significative de la puissance d'implant emmétropisant pour les yeux droits comme gauches, ni même lorsque la plus forte des deux variations (œil droit ou œil gauche) était analysée pour un patient donné. En revanche, une différence de +/- 0,60 dioptrie était observée chez certains patients. De même, l’instillation de sérum physiologique n’avait pas d’effet statistiquement significatif sur la valeur de la kératométrie moyenne, ni sur la valeur du cylindre ou sur le sens de rotation de l’axe du cylindre. En revanche, une différence minimale moyenne de 5° (CI95% 2-8, p=0.0019), et maximale moyenne de 15° (CI95% 8-21, p=0.0001), était observée en ce qui concerne l’axe du cylindre.

La biométrie oculaire est l'examen de référence pour le calcul de la puissance des implants intraoculaires utilisés en chirurgie de la cataracte. Ce calcul repose sur des mesures directement influencées par la qualité de la surface oculaire. Le syndrome de sécheresse oculaire est observé chez une part importante des candidats à la chirurgie de la cataracte, et la question d’une éventuelle modification des valeurs biométriques se pose dans ce contexte. Sur cette première série exploratoire de 30 patients non atteints de sécheresse oculaire patente, les valeurs biométriques moyennes suggèrent que le calcul de la puissance de l’implant emmétropisant est peu influencé par l’instillation récente de sérum physiologique. En revanche, l’angle du cylindre cornéen semble varier significativement avec cette procédure.

L'instillation de sérum physiologique immédiatement avant les calculs biométriques ne modifie pas statistiquement la puissance de l’implant emmétropisant, mais elle semble influer sur l’axe de l’astigmatisme antérieur mesuré, ce qui peut modifier le choix de la position de l’implant torique au moment de l’implantation.