Le traitement des lymphomes oculaires reste controversé, en particulier concernant le choix entre traitement local isolé et traitement systémique. Le but de cette étude est d’analyser la stratégie thérapeutique de première ligne et le pronostic des lymphomes oculaires isolés au sein du réseau national Lymphome Oculo-Cérébral (LOC).
Name
037 - Traitement des lymphomes vitréorétiniens primitifs isolés: l’expérience du réseau LOC
Introduction
Patients et Methodes
Les dossiers des patients suivis pour lymphome oculaire au sein du réseau national LOC ont été rétrospectivement analysés. Les modalités thérapeutiques de première ligne et le pronostic oculaire et cérébral ont été comparés.
Résultats
1064 lymphomes oculocérébraux primitifs ont été inclus dans la base de donnée nationale LOC entre 2011 et 2016. Parmi ces patients, 394 avaient une atteinte cérébrale sans notion d’examen ophtalmologique, 526 avaient une atteinte cérébrale sans atteinte oculaire, 86 patients avaient une atteinte oculaire et cérébrale, et 58 avaient une atteinte oculaire isolée. Concernant les lymphomes vitréo-rétiniens isolés, l’âge moyen était de 74 ans, le sexe ratio M/F : 1/3. Tous les patients étaient immunocompétents. 84,5% étaient des lymphomes B diffus à grande cellule. Le suivi moyen était de 22 mois. Le traitement de 1ere ligne était une chimiothérapie systémique pour 89,5% des patients (associée à un traitement local pour 10% d’entre eux), et un traitement local pour 9% des patients. La chimiothérapie de 1ere ligne comportait du méthotrexate haute dose pour 92% des patients traités par chimiothérapie systémique. 9% des patients ont bénéficié d’une chimiothérapie intensive avec autogreffe de cellules souches. La survie sans progression (PFS) a mis en évidence un taux de rechute de 50%. L’étude de la survie sans atteinte cérébrale a mis en évidence 21,6% de rechutes cérébrales, et la survie globale montrait 9,8% de décès au cours du suivi. Les complications incluaient des toxicités grade III-IV (neutropénie : 53%, thrombopénie : 36%, insuffisance rénale : 6%). La survie globale était de 74% à 60 mois.
Discussion
La prise en charge des lymphomes oculaires isolés reste controversée. Le choix entre traitement local isolé et traitement systémique reste largement discuté. Les deux grandes études rétrospectives de la littérature rapportent une survie globale de 48 et 45 mois avec une approche comprenant un traitement local pour la moitié des patients et une chimiothérapie systémique pour moins de la moitié des patients.
Conclusion
Le traitement intensif systémique proposé dans notre étude rétrospective semble efficace pour diminuer la dissémination cérébrale, au prix d’une toxicité systémique acceptable.