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054 - Tatouage cornéen : résultats à long terme

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Orateurs :
Elodie Calas
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Résumé

Introduction

Le tatouage cornéen est une technique très ancienne utilisée initialement pour traiter les leucomes cornéens inesthétiques. Son indication s’est ensuite très largement étendue aux défects iriens afin de traiter la photophobie. La tolérance et la biocompatibilité initiales sont rapportées satisfaisantes dans la majorité des cas. L’objectif de notre étude est d’évaluer la pérennité de ces pigments à plus long terme.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique portant sur 36 patients opérés de tatouage cornéen au CHU de Rouen entre 2006 et 2014. Dix-sept patients ont pu être convoqués en 2017 soit avec un recul moyen de 6,3 ans (3-11 ans). Tous ont bénéficié d’une mesure de l’acuité visuelle, d’une photographie à la lampe à fente, d’une miscroscopie spéculaire et d’une pachymétrie. Ces éléments ont été comparés aux analyses pré-opératoires et post-opératoires immédiates.

Résultats

Sur 17 patients revus, 9 avaient bénéficié d’un mélange de pigments noir et blanc afin de mimer un iris bleu, 5 d’un mélange de pigments noir et marron afin de mimer un iris marron et 3 d’un mélange de pigments verts et blanc, marron et/ou noir afin de mimer un iris vert. Sur les 9 patients ayant reçu un mélange de pigments noir et blanc, 6 ont changé de couleur pour donner une coloration « rouille ». Cette modification se produit également dans 1 cas sur 5 de mélanges noir et marron mais le contraste est moins apparent dans cette situation. Aucun des patients ayant reçu un mélange avec du pigment vert n’a présenté ce phénomène. Les mécanismes chimiques évoqués seront précisés.

Discussion

Le tatouage cornéen est une technique chirurgicale intéressante dans la prise en charge des défects iriens grâce à la mise à disposition de produits prévus pour le tatouage à usage médical. Si la stabilité du colorant à moyen terme est confirmée par de nombreux articles, les données sont manquantes plusieurs années après sa réalisation. Nos résultats semblent mettre en évidence une oxydation relativement importante et une modification de certains pigments à distance de la chirurgie.

Conclusion

Le tatouage cornéen reste une technique simple et peu traumatisante représentant une bonne alternative à de nombreuses chirurgies plus invasives. Les patients doivent être prévenus d’une modification de coloration possible à long terme. Il est également nécessaire de mieux connaître la composition des pigments car l’oxydation est forcément plus marquée dans un tissu riche en eau telle que la cornée.